Interview Exclusive de Roger Zabel : «Laissons le divertissement à ceux qui savent en faire et ne fa
Le journaliste Roger Zabel.
Aujourd'hui, Sports and People News à le plaisir d'accueillir Roger Zabel, un homme exceptionnel au parcours exemplaire qui est devenu au fil du temps, l'une des références de la presse sportive mais aussi de notre paysage médiatique.
Voici les belles confidences de Roger Zabel qui s'est confié en toute sincérité et en toute simplicité à Sports and People News.
Comment êtes-vous devenu journaliste ?
Après un an d’école de journalisme j’ai demandé un stage de fin de 1ère année à RTL en 1974. Trois mois plus tard je signais un CDI. J’ai gagné 2 ans d’étude et je ne m’en plains pas. Ma véritable école fût RTL où je suis resté huit années.
Depuis 1974, vous avez évolué à la fois à la radio et à la télévision. Qu’est-ce qui vous plaît sur ces deux supports médiatiques ?
La première est plus spontanée, plus instantanée. La radio est souvent un tremplin pour la TV. Quand vous avez fait les matinales, des centaines de reportages de terrain, de la présentation à la radio, aller à la TV c’est évidemment plus facile. J’y ai fait pas mal de reportages mais surtout de la présentation et là on passe à autre chose. Plus d’exposition, de la reconnaissance et des critiques.
Votre carrière fut marquée par vos passages à TF1 et à Eurosport France. Quels souvenirs en gardez-vous ?
De TF1 que de bons souvenirs. Un grand service des sports dont j’étais le directeur adjoint de Jean Claude Dassier avec les dernières stars du sport à la TV: Thierry Roland, Jean Michel Larqué avec des petits jeunes: Christian Jeanpierre, Pascal Praud, Dominique Grimault, Christian Vella, Vincent Hardy, Anne Sophie de Kristoffy, Jean Louis Moncet etc.
C’était la couverture de tous les grands évènements de sport: coupes du monde de rugby et football, JO d’hiver et d’été, Ligue des Champions, GP de F1. Une ambiance joyeuse et studieuse.
Eurosport dont je suis devenu le directeur de la rédaction ne restera pas le meilleur moment de ma carrière. J’ai partagé de bons moments et bien travaillé avec certains journalistes dont un vrai phénomène Alexandre Pasteur, meilleur commentateur de direct dans au moins 4 ou 5 disciplines.
Pour le reste le directeur général dont j’étais devenu l’adjoint n’était autre que le fils du président du groupe TF1 propriétaire à l’époque de Eurosport France. Il a mis fin à ma carrière et le plus humiliant est de se faire annoncer par le « fils du patron » que vous êtes trop vieux et coûtez trop cher. Cela dit je ne suis pas à plaindre j’ai vécu pratiquement 40 ans de carrière dont je n’ai pas honte même si on peut toujours faire mieux.
En 1989, vous recevez le 7 d'Or du meilleur journaliste sportif. Quelles sont les qualités indispensables pour devenir un excellent journaliste sportif ?
Tout d’abord commencer à la soute. Ensuite garder de la distance et du sang froid. Etre passionné, devenir un buvard d’informations et absorber tout ce que vous voyez, sentez , lisez.
Robert Chapatte, Pierre Lescure et Charles Biétry sont-ils ceux qui ont le plus comptés dans votre carrière ?
Chapatte m’a ouvert la voie, c’était un phénomène historique.
Lescure a été un novateur en matière de TV.
Bietry a imposé le travail aux journalistes commentateurs de sport. Canal Plus est devenu la
référence à ce niveau.
Êtes-vous d'accord si nous disons que l'image du journaliste sportif a considérablement évolué depuis quelques années ?
Oui même si elle est entrain de se dégrader à la TV et à la radio. Laissons le divertissement à ceux qui savent en faire et ne faisons pas des journalistes sportifs de tv ou consultants radio des clowns. Plusieurs émissions ne font plus la différence entre une émission de sport détendue mais efficace et un show « café du commerce » où tout est permis y compris le manque de tenue.
Entre 2009 et 2013, vous devenez le directeur pédagogique de l'ESJ puis le directeur de l'école de journalisme de l'Institut International de Communication de Paris. La transmission est-elle importante pour vous ?
Oui même si j’ai arrêté car certaines écoles ont une vilaine tendance à vouloir faire du chiffre au
détriment de la qualité de l’enseignement. Mais là aussi j’ai vécu des moment extraordinaires avec mes étudiants. Beaucoup m’ont envoyé une copie de leur carte de presse et ça, c’est une grande fierté.
Depuis novembre 2014, vous apparaissez dans l'émission les "Grosses Têtes" sur RTL au côté de Laurent Ruquier. Que vous apporte cette activité ?
J’aime beaucoup Laurent Ruquier, mais pour être aux Grosses Têtes aujourd’hui il faut être bankable. En ce qui me concerne ce n’est plus le cas.Je ne les ai faites que 2 fois en 2015… Mais ce n’est pas un drame, contrairement a une grande partie de la bande je n’ai pas besoin des Grosses Têtes pour vivre.
Votre parcours professionnel est exceptionnel. Etes-vous satisfait par votre carrière ?
On a toujours quelques regrets. Mais globalement je n’ai pas à me plaindre.
Que ce soit à la télévision ou à la radio, quels sont vos plus beaux souvenirs ?
Il y en a trop pour les citer mais s’il ne fallait qu’en retenir qu’un ce serait la finale 98.
Petit aparté concernant votre famille. Quel regard porte votre entourage familial sur votre carrière professionnelle ? Sont-ils fiers de vous ?
Oui je crois. Je devine qu’ils sont fiers de moi, mais on n’a pratiquement jamais parlé de ça en
famille. Mes petits enfants dont l’ainé a 6 ans ne savent pas que "Grand Père" était à la TV.
Quels sont vos futurs projets professionnels ?
Augmenter mon index de golf et descendre en dessous de 20. Prendre encore quelques dizaines de bars dans la Baie de Quiberon ou le Golfe du Morbihan.
Au cours de votre carrière, quels événements sportifs que vous avez suivi, vous ont le plus marqué ?
Mes 12 Tours de France, tous le JO d’été et d’hiver depuis 1976 et les Coupes du Monde de foot et de rugby et surtout les rencontres avec des êtres exceptionnels que sont les athlètes de haut niveau.
Vous avez rencontré de nombreux sportifs. Lesquels vous ont fait une bonne impression ?
Je ne garde que de bons souvenirs. J’ai tendance à gommer ce qu’il a de mauvais.
Si vous avez la possibilité, quelles personnalités vous aimeriez interviewer ou rencontrer ?
Lance Amstrong pour essayer de comprendre.
Concernant votre relation avec le sport. Quelle importance a le sport dans votre vie ?
Primordiale ! J’ai toujours fait du sport. Je suis issu d’une famille de sportifs.
Actuellement, pratiquez-vous des activités sportives ?
Oui je joue au golf trois fois par semaine depuis un an et je continue a faire un peu de salle.
J’ai beaucoup pratiqué le foot, le tennis, la course à pieds j’ai quelques 20km et un marathon à mon actif.
Vous auriez aimé devenir un sportif professionnel ?
Oui c’est le rêve caché de la plupart de journalistes de sport.
A votre avis, quelle équipe gagnera la Ligue des Champions ?
Le Paris Saint-Germain.
Pensez-vous que ce soit l'année du Paris Saint-Germain en C1 ?
Oui
Nous sommes à quelques mois de l'Euro 2016. Croyez-vous aux chances de l'équipe de France ?
Pourquoi ne pas reproduire l’exploit de 1984.
Selon vous, quelle sera l'équipe surprise de cette compétition ?
Comme toutes les surprises je n’en ai pas la moindre idée.
Fin février 2016, nous connaitrons le nom du futur Président de la FIFA. Quel candidat serait le meilleur pour occuper ce poste ?
Celui qui prendra la décision de dissoudre totalement cet organisme et reconstruira cette « institution » qui n’en n’est plus une.
Enfin, pour conclure l’interview, que pouvons-nous vous souhaiter pour l’avenir ?
De continuer à vivre une retraite heureuse avec femme, enfants et petits enfants.
Je vous le souhaite !
Je vous remercie infiniment Monsieur Zabel pour ces belles confidences et pour ce bel échange ! Je vous souhaite une excellente continuation !
Propos recueillis par M. Bensalah
Jeudi 11 Février 2016
Si vous souhaitez découvrir l'actualité de Roger Zabel, dirigez-vous vers son compte Twitter
officiel : @rogerzabel