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Interview exclusive de Lionel Charbonnier : « Le métier de gardien de but c’est une fonction individ


Le Champion du Monde 98, Lionel Charbonnier.

Aujourd’hui, Sports and People News a le plaisir d’accueillir Lionel Charbonnier, un grand nom du football français, ancien gardien de but sacré Champion du Monde avec les Bleus en 98.

Comment êtes-vous devenu footballeur professionnel ?

Je suis issu d’une famille de footballeur puisque mon grand-père s’occupait d’un club de football et père ainsi que mon frère pratiquaient ce sport donc depuis mon enfance, je suis baigné dedans !

Comment le choix d’être gardien de but s’est-il fait ?

Mon père et mon frère jouaient au poste de gardien de but donc ce fut naturel pour moi, de suivre cette vocation !

A l’âge de trois ans, je commence le football et durant ma jeunesse, mon frère m’a beaucoup entraîné… D’ailleurs, je m’entraînais pratiquement tous les jours !

Entre vous et votre frère, qui avait le meilleur niveau ?

Mon frère était meilleur que moi ! La différence entre mon frère et moi-même résulte dans le fait qu’il n’avait pas le mental que j’avais ! Par rapport à lui, j’avais beaucoup plus de détermination et de fierté mais je n’oublierais jamais, tout ce que mon frère a fait pour moi ! Il fut d’une grande aide bénéfique dans ma carrière car il m’entraînait chaque jour avec bienveillance et passion !

Vous avez cette mentalité très compétitive avant même d’intégrer un centre de formation ?

Oui, je l’ai depuis mon enfance !

C’est rare d’être aussi compétiteur dès l’enfance !

Oui et je pense que cette notion de gagneur fut présente chez tous mes coéquipiers de l’Equipe de France 98 ! C’est rare car nous sommes 22 Champions du Monde mais c’est aussi une forme de "Champion"… Une sorte de petite caste !

A cette époque, aviez-vous des idoles ?

Oui ! Mes idoles étaient Ivan Ćurković ancien footballeur à l’AS Saint-Etienne pendant l’épopée des Verts et Dominique Baratelli qui fut le gardien de but du Paris Saint-Germain. Ces deux joueurs m’ont beaucoup marqué ! De plus, j’appréciais énormément Baretelli et comme il fut sélectionné avec l’Equipe de France c’était un bel exemple pour moi !

Vous les avez rencontrés ?

Jamais !

Est-ce un regret ?

Oui, c’est un énorme regret ! Toutefois, j’ai rencontré beaucoup d’autres personnes notamment de l’AS Saint-Etienne comme les frères Revelli ou encore Christian Lopez qui est devenu un ami par la suite. Un jour, j’ai rencontré Christian Lopez avec un des frères Revelli et je me souviens que je n’osais pas parler et pourtant à ce moment-là, j’étais déjà Champion du Monde mais j’avais tellement d’émotion en les voyant en vrai que je me suis retrouvé comme un fan face à son idole… comme aujourd’hui, les gens peuvent l’être en me voyant !

Je me rappelle que je ne savais pas quoi leur dire car j’avais peur de les blesser et fait drôlissime, ils me regardaient tous deux de la même manière ! Et grâce à la femme de Christian Lopez nous avons pu échanger quelques mots car elle nous a fait comprendre qu’il était grand temps de parler !

C’est une belle anecdote que vous venez de citer ! Vous êtes un Champion du Monde et face à eux vous êtes redevenu l’admirateur !

Oui, c’est tout simplement le respect des aînés ! C’est grâce à eux que j’ai réalisé cette carrière-là, ils furent d’excellents conseillers et surtout plus jeune, ils m’ont fait rêver !

Quel rôle a tenu Guy Roux dans votre carrière ?

Guy Roux a tenu un rôle extrêmement important dans ma carrière puisque c’est lui qui m’a mis sur les feux de la rampe ! J’ai eu la chance dans mon parcours de rencontrer les bonnes personnes au bon moment !

Dès l’enfance, j’ai eu mon frère puis des bons éducateurs et par la suite d’excellents entraîneurs ! Il est vrai que je n’ai pas fait beaucoup de club dans ma carrière puisque j’ai commencé dans un petit club de cité, puis je signe une saison au Stade Poitevin qui fut le plus grand club de la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et ensuite, je vais à l’AJ Auxerre, au Glasgow Rangers et enfin, je m'engage avec le Lausanne-Sports.

En tout cas, jusqu’à mon arrivée à Auxerre, j’ai eu la chance de côtoyer d’excellents éducateurs et entraîneurs et à aucun moment, un de ces hommes m’a coupé mon rêve ou empêcher d’atteindre mes objectifs de carrière ! Parfois, une carrière se joue d’un rien ! Il suffit que vous changiez de club ou que votre éducateur soit différent pour que votre avenir permute ! Moi j’ai eu cette chance de n’avoir que des bons souvenirs de mes années d’apprentissages mais aussi de toutes ces rencontres avec des hommes formidables et Guy Roux est la finalité de tout cela ! Entre-temps, il y a aussi eu ma rencontre avec Daniel Rolland qui fut le directeur du centre de formation de l’AJ Auxerre à qui je dois énormément !

Quelle fut la fonction de Daniel Rolland ?

Il s’occupait des joueurs de l’AJ Auxerre qui était dans l’anti chambre et il les façonnait à sa manière en leur inculquant une excellente formation afin qu’ils soient performants le jour où Guy Roux les appelle. Surtout quand Daniel Rolland donne son aval pour qu’un joueur évolue ou non avec l’équipe première ! Quand vous passez dans les mains du formateur Daniel Rolland puis celles de Guy Roux, le peaufineur, cela est un bon présage pour la suite de votre carrière !

A votre époque, vous et vos coéquipiers, vous étiez très bien encadrés. Cette culture existe-t-elle encore aujourd’hui à l’AJ Auxerre ?

Non, aujourd’hui c’est terminé !

Quand on comprend les bénéfices d’un tel encadrement, le fait qu’il n’y ai plus rien aujourd’hui, quelque part cela a perdu un peu de sa splendeur !

Oui, je le pense aussi !

Quel souvenir gardez-vous de vos passages à l'AJ Auxerre, Glasgow Rangers et Lausanne Sports ?

Je garde un énorme et magnifique souvenir de mon passage à l’AJ Auxerre car je suis le joueur qui a remporté le plus de titre avec ce club… D’ailleurs, je l’ai appris un jour grâce à une radio nationale Europe 1 ou RMC, je ne sais plus laquelle, qui m’appelle un jour pour m’informer qu’ils allaient m’offrir une récompense pour ce fait historique ! C’est une vraie fierté personnelle car avec l’AJ Auxerre j’ai remporté 2 titres de Coupe de France (1994 et 1996), 1 Championnat de France en 1996. Ensuite, il y a eu énormément de matchs en Coupe d’Europe et notamment des demi-finales comme celle de 1993 lors de la Coupe de l’UEFA… Mais aussi beaucoup de victoires dans la catégorie Junior dont 2 Coupes Gambardella en 1985 et 1986. En termes de renommer c’est énorme pour l’AJ Auxerre que ce soit pour le club professionnel ou le centre de formation !

Toutes ces victoires sont le résultat du travail mis en place par Daniel Rolland et Guy Roux ?

Oui ! C’est aussi beaucoup d’abnégation, d’humilité et de persévérance !

Vous avez remporté la Coupe du Monde de 1998 en France. Quel souvenir en gardez-vous ?

Mes plus beaux souvenirs se comptent aux nombres de deux.

Tout d’abord, il y a le trajet le jour de la finale contre le Brésil entre le château de Clairefontaine et le Stade de France car j’ai vu une marée humaine bleue, blanc, rouge et il y avait des gens partout que ce soit sur la route et dans les arbres… D’ailleurs, les arbres fleurissaient de gens vêtus aux couleurs de l’Equipe de France ! Jamais je n’avais vu des arbres aussi tricolores ! Il y avait du monde partout !

Ensuite, il y a la descente des Champs-Elysées que je qualifierais de souvenir extra-sportif puisque cette descente à bord d’un bus impérial avec cette France unie autour de la même devise "Black, Blanc, Beur" m’a énormément ému ! Durant ce moment-là, il n’y avait plus de religion, plus de nationalité, nous nous aimions tous car nous étions tous unis et Français ! Ce jour-là, je me suis dit intérieurement : "Merci mon Dieu de m’avoir donné cette possibilité de faire vivre autant de bonheur en si peu de temps à autant de personnes !"

Je vous remercie pour ce merveilleux bonheur que vous et vos équipiers vous nous avez apportés !

Etre le troisième gardien d'une sélection nationale derrière Fabien Barthez et Bernard Lama durant une Coupe du Monde, est-ce facile à gérer mentalement ?

Non, cela est vraiment difficile à gérer ! Avant d’être le troisième gardien d’une sélection, nous sommes déjà le gardien titulaire dans son club. En Equipe de France j’ai été appelé une trentaine de fois et j’ai qu’une sélection !

D’un autre côté, aujourd’hui, j’entends souvent des personnes me dire : "Il a gagné la Coupe du Monde mais il n’a jamais joué !" Ce n’est pas ma faute, j’aurais voulu jouer mais seul le sélectionneur décide !

Quand vous entendez ces critiques que ressentez-vous ?

Même si ce sont juste des stupidités cela fait extrêmement mal ! Vous savez mon plus grand titre fut d’être parmi les 9 Meilleurs Gardiens de But au Monde et cette distinction à une valeur inestimable ! En 1998, faire partie des 9 meilleurs joueurs dans sa catégorie, peu de personnes peuvent s’en vanter ! De plus, ce titre est remis par la FIFA donc cela démontre bien l’importance de cette récompense honorifique !

En tant que 3ème gardien, même si, vous n’étiez pas titulaire vous aviez un rôle essentiel dans la bonne vie de groupe !

Oui car un troisième gardien se doit d’être un leader, quelqu’un qui est capable de propager la bonne parole, de donner envie aux autres de jouer car à notre poste que nous soyons 2ème ou 3ème dans la hiérarchie nous avons peu de chance de jouer donc si, vous faites la tête sur le banc de touche, vous ne transmettez pas de bonnes énergies au titulaire qui a besoin de votre soutien.

Par contre, si le titulaire, voit un homme comme moi ou Bernard Lama sur le banc de touche qui a une réelle envie de jouer, qui motive ses troupes et qui prouve son investissement en faveur de l’équipe et bien quand le gardien titulaire voit que ses remplaçants font le maximum pour le groupe après il n’a plus qu’une envie c’est gagner car il se rend compte de la chance qu’il a de pouvoir jouer ! Donc il faut avoir l’état d’esprit adéquat en sélection car nous sommes avant tout un groupe soudé et uni !

Vous vous rappelez de vos encouragements à l’égard de vos équipiers durant le Mondial 98 ?

Oui !

Quand vous vous remémorez ce souvenir, que ressentez-vous ?

Je me dis simplement que j’ai fait mon travail !

Pourtant votre fonction n’est pas assez reconnue ?

Hélas non ! A mon sens, je trouve qu’un gardien de but c’est 70% d’une équipe ! Le gardien de but et l’attaquant ont tous deux des rôles primordiaux !

Au cours de votre carrière en club et en Equipe de France, vous avez remporté de nombreux titres. Quel est le titre qui vous émeut le plus ?

C’est la distinction honorifique décernée par la FIFA. Faire partie des 9 Meilleurs Gardiens de But à mon époque c’est une émotion à part ! Le métier de gardien de but c’est une fonction individuelle dans un sport collectif ! Cette distinction récompense avant tout le travail entrepris par toutes les personnes qui m’ont aidé à un moment ou un autre dans ma carrière que ce soit ma famille, les éducateurs et les entraîneurs.

Vous restez humble face à votre parcours !

Oui c’est important ! Nous ne sommes rien sans les autres !

Et puis, je n’ai pas joué durant ce Mondial 98 donc cela vous fait relativiser sur vous et votre parcours ! Par contre, j’ai aidé du mieux que je pouvais l’Equipe de France à atteindre notre but et cela me satisfait grandement car étant le troisième gardien dans la hiérarchie vous êtes un peu le faire-valoir de l’équipe !

C’est aussi une fierté pour mes parents et mes éducateurs mais personnellement, c’est quelque chose d’extraordinaire voire un aboutissement car il y a seulement 22 hommes qui peuvent dire nous sommes Champions du Monde mais je préfère rester humble face à cela ! Au final, mon destin fut ainsi et je suis content du travail que j’ai réalisé pour notre Equipe de France !

Ce prix remis par la FIFA fait-il suite à votre sacre lors de la Coupe du Monde de 1998 ?

Non, même pas ! La FIFA prend en compte les titres et les prestations en Coupe de France, durant le Championnat de France et pendant les Coupes d’Europe. En fait, quand vous obtenez cette distinction, elle vous récompense sur les quatre dernières années ! Pour ma part, j’ai fait partie des 9 Meilleurs Gardiens de But du Monde entre 1994 et 1998… Et c’est une sacrée performance !

Après 15 années passées au haut-niveau, êtes-vous satisfait par votre carrière sportive ?

Oui et d’ailleurs, je souhaite ma carrière à tout le monde !

J’ai juste eu la malchance de tomber sur le phénomène Fabien Barthez et en même temps, j’ai eu la chance de connaître cette personne mais aussi tous les monstres qui évoluaient autour de moi ! Au final, si c’était à refaire, je ferais exactement les mêmes choses !

Sur l’ensemble de votre carrière sportive, quel est l’arrêt dont vous êtes le plus fier ?

Je vous dirais celui que j’ai réalisé lorsque je jouais au Glasgow Rangers où durant le derby contre le Celtic Glasgow se réalise un arrêt que les gens me remémorent encore ! Nous gagnons 1-0 et à deux minutes de la fin du match, j’ai un face à face avec Henrik Larsson qui peut égaliser mais je ne sais plus comment je fais, j’arrive à sortir le ballon et nous remportons ce derby !

J’ai le sentiment encore aujourd’hui, que cet arrêt à procurer le plus de vibration dans l’enceinte du stade car faire un match nul à domicile contre le Celtic ça aurait été perçu comme une défaite mais là, ce ne fus pas le cas puisque mes coéquipiers et moi-même nous avions maintenu le cap… D’ailleurs, encore aujourd’hui, il y a des fans des Rangers qui me remémorent ce souvenir ! Personnellement, je ne me souviens pas de l’arrêt mais je sais qu’il a existé vu qu’on m’en parle encore ! En tout cas, j’ai fait le travail et c’est bien cela l’essentiel ! Ce n’est pas forcément l’arrêt le plus beau mais pour ces personnes il a une résonnance particulière !

Parfois, aviez-vous l’impression durant un match, de ne pas vivre vraiment l’instant présent et qu’au final, c’est le spectateur qui se souvient mieux de vos actions sur le terrain ?

Oui, ce n’est pas faux ! Les gens se souviennent de tout alors que moi et peut-être d’autres footballeurs, je ne me souviens pas de tout ! Attention, durant un match nous répondons tous présents et nous sommes concentrés sur notre mission car nous souhaitons faire notre métier de la meilleure façon qui soit mais il arrive parfois qu’après coup, et avec le recul, nous oublions certains moments ou actions pendant la rencontre. Vous savez durant un match, il y a tellement d’enjeux, d’adrénaline et de pression que sur l’instant T, vous êtes comme un guerrier prêt à combattre alors qu’au repos ou avec le temps qui passe, certains faits ne vous sembleront plus aussi important qu’au moment T.

Petit aparté concernant votre famille. Quel regard porte votre entourage familial sur votre carrière sportive ? Sont-ils fiers de vous ?

Je ne sais pas ! Je n’en parle pas ! Ma carrière fait qu’aujourd’hui nous vivons bien !

Je pense qu’ils doivent y avoir une certaine fierté mais c’est aussi pesant et difficile de porter le nom Charbonnier notamment pour mes enfants. Par exemple, mon grand fils Alexandro qui a 15 ans, pour lui c’est compliqué de pratiquer le football comme il aimerait car constamment, on lui dit joue au poste de gardien de but alors que ce n’est pas son choix mais le mien à mon époque ! C’est aussi difficile pour ma fille qui fait de l’équitation de ne pas être étiquetée comme "Le fille de…" alors qu’elle a du talent ! Donc oui, pour répondre à votre question, je pense qu’ils en sont fiers mais en même temps ce n’est pas simple pour mes enfants de me succéder et d’exister par eux-mêmes tout simplement !

Je posais cette question par rapport à votre parcours et au fait, que votre grand-père, père et frère ont contribué à votre réussite !

Oui c’est vrai ! D’ailleurs, je vous dirais que c’est véritablement une réussite familiale et non un succès personnel ! Pour cette raison c’est d’autant plus compliqué pour mes petits ! Je pense avoir réussi ma vie et d’une certaine manière, mes proches réussiront aussi leurs vies sûrement d’une autre façon mais j’en suis certain !

Je vous le souhaite !

Depuis 2002, vous êtes entraîneur et sélectionneur. Qu'est-ce qui vous plaît dans ces fonctions ?

C’est entre le moment où j’ai terminé ma saison au Rangers et avant mon passage à Lausanne, que j’ai commencé à comprendre que je devais passer à autre chose !

Puis, je signe à Lausanne Sports et je deviens rapidement un joueur-entraîneur car j’étais recruté sur la demande de l’entraîneur Umberto Barberis pour "sauver le club" sportivement parlant. Donc je me retrouve joueur-second entraîneur d’Umberto Barberis et j’avais la charge du vestiaire de l’équipe première et de faire le relais entre les joueurs et le staff technique car l’entraîneur avait perdu la main sur son équipe. En tout cas, du jour au lendemain, je me retrouve joueur-entraîneur adjoint et à ce moment-là, je prends conscience que j’ai le désir de devenir entraîneur !

Et comme mon père fut un entraîneur, je crois qu’inconsciemment, je voulais reproduire son parcours et du coup, je me suis tourné vers cette fonction après ma retraite sportive ! De plus, il faut savoir que la Fédération Française de Football a inscrit la plupart des joueurs de l’Equipe de France 98 au concour pour devenir entraîneur et c’est pour cela que Laurent Blanc, Alain Boghossian, Didier Deschamps et moi-même nous avions passé ce diplôme. Car selon la FFF nous avions une âme de leader et ils ont senti que nous étions faits pour cette fonction avant même que nous le sachions ! (Rire).

Puis nous avions passé les diplômes et cela nous a plu… et aujourd’hui, nous sommes pratiquement tous entraineurs ou sélectionneurs voire même, nous occupons les deux fonctions, ce qui est mon cas ! Et je fus ravi qu’après l’obtention de mon diplôme d’obtenir ma première expérience en tant qu’entraîneur où je deviens le manager général du Stade Poitevin FC et je suis content de réussir aussi vite à mon échelon puisque je fais monter l’équipe première de la Division d’Honneur en CFA, le tout en restant invaincu. Ensuite, je suis le sélectionneur de Tahiti avec les premières qualifications en Coupe du Monde qui furent un fait historique pour cette sélection, etc. Au final, je me suis dit, cette fonction est géniale et je souhaite continuer sur cette belle lancée ! Pourvu que ça dure !

Comment vous avez senti que cette vocation vous conviendrez ?

Déjà chez les Rangers, je donnais mon opinion sur la tactique mise en place par le coach alors que ce n’est absolument pas le rôle du joueur ! Généralement quand un joueur commence à remettre en question la tactique d’un entraîneur, il est grand temps qu’il arrête de jouer, ou qu’il change de club voire le licencier c’est selon les circonstances et la façon dont c’est fait !

Comment a réagi votre entraîneur et le club de Glasgow suite à vos propos sur la tactique du coach ?

Bien, la preuve j’ai poursuivi jusqu’à la fin de mon contrat ! Aussi, je tiens à signaler que je n’avais pas fait d’esclandre et que je ne suis jamais allé contre mes entraîneurs, j’ai juste à un moment dit avec tact ce que je pensais de sa tactique. Et quand vous expliquez aux gens pourquoi leur raisonnement n’est pas bon et que vous apportez des solutions, vous n’êtes pas un danger pour le club mais plutôt une personne réfléchie qui essaie de faire progresser les choses !

Aujourd’hui, vous exercez encore cette double fonction d’entraîneur-sélectionneur ?

Oui ! Ma dernière équipe que j’ai entraînée fut celle de Sanga Balende une équipe africaine avec comme objectif, la qualification pour la Ligue des Champions Africaines. Normalement, prochainement je devrais reprendre les rênes d’une équipe !

Depuis 2010, vous êtes aussi consultant sportif. Cette activité vous apporte-t-elle un plus ?

Oui ! Grâce à cette activité je reste dans le milieu du football et surtout, ça permet d’entretenir l’humilité ! Devenir consultant sportif c’est aussi apprendre un nouveau métier et à travers cette activité, j’essaie de faire connaître du mieux possible mon premier métier de gardien de but car je n’oublie pas mon passé et loin de moi, l’idée de cracher dans la soupe car mon parcours de footballeur me permet aujourd’hui de vivre et de prendre soin de ma famille.

Si je peux continuer à expliquer le pourquoi du comment dans l’univers du football sans vouloir être un donneur de leçon mais plutôt quelqu’un qui souhaite expliquer simplement mon sport à des personnes spécialistes ou simple novice c’est pour moi un pur plaisir et c’est aussi un devoir de continuité !

Vous commentez des matchs de football et vous analysez les rencontres ?

Oui ! Je commente des matchs pour Eurosport que je considère comme ma deuxième famille… Au même titre que le fut l’AJ Auxerre !

Beau témoignage envers votre ancien club et votre média actuel !

Oui ! A Eurosport, je côtoie des personnes vraiment très bien !

En parallèle de votre vie dans le football, vous êtes devenu propriétaire et éleveur de chevaux de course. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Oui, c’est vrai ! Tout d’abord, je suis devenu propriétaire, puis entraîneur de chevaux. Au fil du temps, je me suis aperçu que pour avoir de bons chevaux, il faillait les acheter et comme j’avais d’excellents chevaux à la maison, je me suis dit pourquoi pas, faire de l’élevage ! En course, mes chevaux luttaient contre les meilleurs notamment les Aga Khan ou encore contre ceux du Sheikh Al Abdoun ! C’est ainsi que j’ai décidé de faire de l’élevage et très rapidement, nous nous sommes retrouvés à la tête une portée composée d’une quarantaine de chevaux comprenant un haras, un centre d’entraînement… Ce qui en fait une énorme structure ! Les gens ont perçu mon investissement dans ce domaine pour un simple "dada" ou une passion ! Non, c’est faux ! Ma passion c’est le football et mon métier c’est dorénavant de m’occupait de chevaux de course !

Aujourd’hui, avec mon emploi du temps très chargé par le football, je ne suis plus entraîneur de chevaux car cette fonction demande beaucoup d’investissement personnel, mais nous avons gardé l’élevage… D’ailleurs, j’ai dans mon élevage une des meilleures poulinières au monde !

Quel âge a-t-elle ?

Elle a vingt ans et l’an dernier, elle a fait les meilleurs deux ans au monde lors d’une course importante aux Etats-Unis ! Elle est là dans mon haras, elle est encore pleine et pourvu que ça dure ! Elle est issue d’une grande famille…D’ailleurs, elle fait partie des trois plus grosses familles au monde !

Quelles races de chevaux élevez-vous ?

Nous élevons uniquement des purs sangs qui sont des galopeurs pour les courses hippiques. Pour ma fille qui est double Championne de France, nous avons gardé une jument avec laquelle, elle peut alterner le CSO (Concours de Saut d’Obstacles) et des courses hippiques.

Comme notre élevage est essentiellement basé sur la famille, nous avons élevé les grands-parents et les parents de cette jument. Pour le moment, ma fille aime et vie pleinement sa passion pour l’équitation avec cette pouliche et si par la suite, elle souhaite changer de discipline, je pense que nous lui trouverons un autre cheval capable de lui faire gagner des compétitions encore plus importantes !

Etes-vous un bon cavalier ?

Non et surtout pas avec les purs sangs car ce sont de véritables Ferrari ou Formule 1 ! Par contre, je sais les régler et c’est déjà pas mal !

L’avenir sportif.

Selon vous, quelle équipe remportera la Ligue des Champions ?

Le FC Barcelone car cette équipe est selon moi, la meilleure !

Si le cœur parle, je dirais le Paris Saint-Germain, si c’est la raison, je vous réponds le Barça ! Et si, le FC Barcelone affronte le PSG en finale, je parierai sur une victoire des Parisiens car sur un match, le Paris Saint-Germain peut créer l’exploit !

D’après vos propos, c’est l’année du Paris Saint-Germain en C1 ?

Je l’espère pour le football français ! Mais aussi, pour que le public continue de rêver car en ce moment, nous avons besoin de cela !

Nous sommes à quelques mois de l’Euro 2016, croyez-vous aux chances de l’Equipe de France ?

Je pense qu’à travers cette Euro, nous devons préparer le prochain Mondial 2018 ! Que nous gagnons ou non cette compétition, nous devons poursuivre le bon travail mis en place par Didier Deschamps afin d’atteindre l’objectif de remporter la prochaine Coupe du Monde de Football !

Vous aimerez intégrer un jour le staff technique de l’Equipe de France ?

Oui, bien sûr ! Avec mon vécu et mon parcours, si je peux aider mon pays, je le ferais avec grand plaisir !

Selon vous, quelle sera l’équipe surprise de ce tournoi ?

La France car je pense que notre Sélection Nationale ira très loin dans ce tournoi ! Pourquoi pas, aller jusqu’en demi-finale voire même atteindre la finale de l’Euro… Et ce serait un parcours magnifique !

Enfin, pour conclure l’interview, que pouvons-nous vous souhaiter pour l’avenir ?

Continuer à gagner et à donner du rêve aux gens c’est vraiment ce qui me fait avancer et ce qui me fait grandement plaisir ! Pas faire rêver les gens sur des mensonges mais offrir des rêves d’avenir meilleur à tout le monde ! D’ailleurs, je dis souvent : "J’ai plein de rêves mais je n’ai qu’un seul but et ce but là c’est de réaliser tous mes rêves !" Donc j’aimerais que toutes les personnes qui m’apprécient puissent accéder à cette maxime !

A vous aussi !

Oui mais moi, je cultive cette pensée tous les jours ! (Rire).

Je vous remercie pour cette belle citation qui conclut l’interview !

Je vous remercie Monsieur Charbonnier pour ces belles confidences !

Je vous souhaite une excellente continuation !

Propos recueillis par M. Bensalah

Vendredi 18 Mars 2016

Si vous souhaitez retrouver l’actualité de Lionel Charbonnier, dirigez-vous vers son compte Twitter officiel : @liocharbo

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