top of page

Interview Exclusive de Kader Boudaoud : « Un métier fait de magnifiques rencontres et d’histoires be


En quelques années, Kader Boudaoud est devenu l'une des références de la presse sportive mais aussi de notre paysage médiatique.

Comment le natif de Brignoles s'est-il fait un nom ? Quelle est sa vision de la profession ? Dans cette entrevue, Kader Boudaoud s'est confié en toute simplicité et en toute sincérité à Sports and People News.

(Crédit photo: France Télévisions).

Comment êtes-vous devenu journaliste ?

J’ai commencé par suivre un cursus de sociologie à la faculté d’Aix-Marseille puisque je suis originaire du sud de la France et ce jusqu’à l’obtention de la maîtrise en sociologie puis, j’ai suivi une formation pour devenir journaliste au sein d’une école de journalisme, tout simplement !

Par la suite, j’ai intégré la rédaction d’un journal régional qui se nomme aujourd’hui "La Provence" où j’y ai fait mes premiers pas. De plus, à cette époque, je n’étais pas affilié aux sports mais à l’information générale.

Comment êtes-vous arrivé à la presse sportive ?

Par un concours de circonstances ! J’ai toujours rêvé d’être journaliste mais pas forcément aux sports pourtant j’aime le sport mais sans plus !

Après "La Provence", mon souhait était de faire de la télévision et j’ai eu l’opportunité d’intégrer I-Télé dès la création de la chaîne d’information. C’était un énorme plaisir de revenir à la télévision car depuis mon école de journalisme, je n’avais plus fait de télévision, j’évoluais exclusivement en presse écrite.

Mon passage dans le groupe Canal Plus a été une excellente expérience mais elle me laisse un certain goût amer puisque nous travaillions seuls et comme le destin, ne fait jamais rien au hasard, j’ai rencontré à ce moment-là, une personne qui était à France Télévisions au service des sports et qui m’informe qu’ils recherchaient du personnel pour des CDD d’été.

Voilà grâce à une rencontre et à une personne très sympathique qui aimait mon travail, je suis arrivé au service des sports ! Donc la direction de France Télévisions, m’a proposé un CDD de six mois où j’ai intégré l’équipe de "Stade 2". Pour le coup, j’étais très heureux, j’avais des étoiles dans les yeux puisque j’ai grandi avec cette émission même si je dois avouer que j’étais très impressionné lors de mes premiers jours dans le service des sports. A ce moment-là, j’ai ressenti beaucoup d’émotion et tout cela est dû à une simple rencontre, devenue une belle amitié.

Aujourd’hui, êtes-vous satisfait d’être un journaliste sportif ?

Oui, très satisfait et surtout, je ne regrette rien ! Je suis arrivé à Paris en juin 2000 donc cela fait 16 ans que j’exerce mon métier à la télévision et je connais la dureté et la précarité dans notre profession. Passer d’un statut de pigiste à celui de CDD et enfin à celui de salarié, je l’ai vécu donc si cela m’avait déplu, j’aurais changé de métier depuis bien longtemps ! J’aime ce boulot car j’apprécie l’aspect journalistique mais surtout, je raconte des histoires liées au sport par le biais de reportage que j’ai réalisé pour "Stade 2" ou pour le service des sports et cette activité me change grandement de mon autre fonction qui est celle de commenter des matchs de football. Pour moi, nous sommes avant tout des journalistes puis par la suite, nous nous spécialisons dans un ou plusieurs domaines.

Enfin, pour faire ce métier, vous devez aimer conter des histoires mais aussi, apprécier de rencontrer des personnes car l’échange est primordial ! En tout cas, devenir journaliste sportif ce n’est pas quelque chose que j’ai planifié, c’est quelque chose qui est venu à moi !

Depuis vos débuts, vous évoluez à la fois en presse écrite et à la télévision. Qu’est-ce qui vous plaît sur ces deux supports médiatiques ?

Comme j’ai fait des études littéraires, je retrouvais dans la presse écrite une certaine similitude surtout au niveau rédactionnel donc cela ne me déplaisait pas ! J’ne garde un bon souvenir car c’était mon premier job. Etant issue d’une famille d’ouvriers, je connais la valeur de l’argent, entreprendre de longues études cela à un coût et j’ai eu l’opportunité de travailler assez vite. C’était un départ dans la vie professionnelle inespéré !

Donc cette première expérience professionnelle à "La Provence" a contribué à me faire découvrir la base du métier, et c’est une chance de pouvoir travailler tout de suite mais aussi, cela m’a permis aussi de financer mes études, puisque je travaillais au journal la nuit comme secrétaire de rédaction et j’allais à l’école de journalisme le jour.

J’ai eu la chance d’avoir un merveilleux exemple en la personne de mon grand frère puisqu’il est lui aussi journaliste et il m’avait conseillé d’apprendre ce métier en débutant par la presse régionale, les agences locales et c’est vrai, il n’y a pas meilleure école que de débuter dans une rédaction au sein d’un journal régional, tout en gardant à l’esprit mon ambition et mon souhait de faire de la télévision ! Et sans aucune prétention de ma part, j’ai réussi à atteindre mes objectifs en passant par la presse écrite pour arriver dans l’univers télévisuel. Moi qui aime écrire, réaliser des reportages télévisuels où nous racontons des histoires avec des images et du son c’est tout simplement merveilleux !

Pour le moment, quels sont vos plus beaux souvenirs liés à votre profession ?

Il y a trois souvenirs ! Tout d’abord, il y a mon premier reportage que j’ai réalisé pour "Stade 2". C’était un sujet sur l’AS Saint-Étienne qui est mon club de cœur, celui avec lequel j’ai grandi. Je me suis retrouvé à Geoffroy Guichard, le stade de Saint-Etienne, et pour des raisons pratiques, l’intendant du stade m’a passé les clés pour que nous puissions traverser le terrain afin de rejoindre le terrain d’entraînement.

Du coup, l’image que j’en garde c’est qu’à 30 ans, je découvre le reportage télé, je suis sur une pelouse de foot et je tiens dans mes mains les clés du stade qui accueille mon club favori. Pour le coup, je suis redevenu un enfant qui vivait un rêve !

Tenir les clés de son club préféré, la symbolique est belle !

Oui et d’ailleurs, le premier réflexe que j’ai eu a été d’appeler mon frère car c’est lui qui m’a transmis le virus, la passion pour ce club, et je lui dis : « Tu ne vas pas croire où je suis ? » Donc il me répond : « Mais où te trouves tu ? » Et là, je lui annonce tout joyeux que je suis sur la pelouse de Geoffroy Guichard avec les clés dans les mains ! Ce fut un beau moment et très drôle par la même occasion. Et à ce moment-là, je me dis que vraiment je fais un métier plutôt sympathique car il te permet de vivre des émotions intenses qui deviennent de fabuleux souvenirs !

Pour revenir à votre question, il y a ensuite, les matchs de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud que j’ai commenté car France Télévisions a pu acquérir la diffusion d’une partie de ce Mondial 2010 notamment les quarts de finale avec la rencontre opposant l’Uruguay au Ghana qui pour le coup, a été un autre grand moment et celui-ci en direct ! Ce match restera à jamais gravé dans ma mémoire, c’est mon premier grand match d’une compétition planétaire et il est marqué par un vrai suspense, des rebondissements dont un penalty et la main de Luis Suarez donc en termes de direct ce fut mon grand moment !

Il y a Anfield aussi, temple du football anglais où j’ai commenté en Cup un derby entre Liverpool et Everton. Frissons garantis….

Après j’ai beaucoup de bons moments qui sont liés à mes reportages ainsi que toutes les rencontres que j’ai pu faire avec des footballeurs mais aussi des athlètes issus d’autres disciplines notamment ma rencontre en juin dernier pour un reportage, avec le champion paralympique Michaël Jeremiasz qui excelle dans sa catégorie (le tennis en fauteuil) et qui au-delà de son handicap, est un homme exceptionnel, un bel exemple et pas que pour les handicapés. C’est une belle rencontre qui dépasse même la relation professionnelle puisque nous sommes devenus amis.

Vous êtes originaire du sud de la France et vous supportez l’AS Saint-Etienne, comment cela est-il possible ?

Oui, je suis originaire d’une petite ville qui se nomme Brignoles dans le département du Var. En fait, c’est lié à ma génération et comme mon frère à huit ans de plus que moi et bien, je l’ai suivi. Je suis né en 1970, j’ai grandi avec le football des années 70 et à cette période nous regardions à la télévision les premiers matchs de football diffusés et c’était l’AS Saint-Etienne qui jouait en Coupe d’Europe. Du coup, j’avais 5-6 ans et mon frère 13-14 ans, il portait le maillot de l’AS Saint-Etienne. Et c’est pour cette raison que je dis qu’il m’a transmis ce virus mais il m’a transmis un bon virus ! (Rire). Je dois bien avouer qu’avec mon frère, nous sommes les rares sudistes à supporter l’AS Saint-Etienne au lieu de l’OM ! Mais je pense que c’est vraiment une histoire de génération car si j’étais né dans les années 80, le club phare étant l’OM j’aurais sans doute supporter ce club !

Le vert est aussi une belle couleur !

Ah oui, c’est une très belle couleur ! Et c’est aussi celle de ma deuxième équipe nationale, l’Algérie ! (Rire).

Quand vous commentez des matchs de football d’une équipe que vous appréciez, êtes-vous plus chaleureux dans vos propos où vous restez neutre ?

J’ai commenté à deux reprises les matchs de l’AS Saint-Etienne et je viens tout juste de commenter pour la première fois à Geoffroy- Guichard. Je ne pense pas que l’on puisse sentir de quel côté balance mon cœur. Quelle que soit l’équipe que je commente, je fais très attention à mes propos et j’essaie d’être le plus objectif possible et lorsque je commente des matchs de l’AS Saint-Etienne, je fais encore plus attention mais au fond de moi, quand ils gagnent ou quand ils perdent, ça me fait un petit pincement au cœur ! (Rire).

Vous restez neutre en toutes circonstances ?

Oui car je suis journaliste avant tout et pas supporter-commentateur !

Est-ce que la fonction de commentateur sportif, vous a apporté un plus dans votre carrière ?

Pour moi, c’est un exercice avant tout mais c’est aussi une manière différente de raconter une histoire. Commenter des matchs de football fait partie du métier et c’est aussi une chance pour nous journalistes mais surtout pour le public car de nos jours, nous voyons peu des matchs de football sur une chaîne gratuite. Personnellement, je suis heureux d’être journaliste sportif spécialiste du football et de commenter des matchs pour France Télévisions mais si demain, on m’enlève une des deux fonctions, je ne pourrais pas continuer car les commentaires de matchs et le journalisme font partie de moi et de la profession… et l’un ne va pas sans l’autre !

Pour le moment, êtes-vous satisfait par votre carrière professionnelle ?

Oui, je suis plutôt satisfait et heureux ! Déjà, j’ai la chance d’avoir un travail et encore mieux, j’ai la chance de faire le métier que j’ai choisi ! Et puis, être journaliste sportif c’est beaucoup plus tranquille, joyeux mais aussi fort en émotion et émouvant. Je suis extrêmement satisfait par ma vie après en ce qui concerne ma carrière, ce n’est pas à moi d’émettre un jugement !

Pourquoi ? C’est aussi intéressant d’entendre votre ressenti sur votre parcours ?

Oui ! Je suis satisfait de ma vie et de mon travail !

Vous parliez de votre frère plus tôt dans l’interview. Justement quel regard porte votre famille sur votre carrière professionnelle ? Sont-ils fiers de vous ?

Ils ont un regard de satisfaction mais comme tout parent ! D’une manière générale, mes parents sont fiers de chacun de leurs enfants et qu’importe les métiers que nous faisons.

Je suis un enfant d’immigrés et forcément mes parents, comme d’autres je suppose souhaite une vie plus sereine et confortable que celle qu’ils ont vécu. C’est pour cette raison que mes parents ont quitté leur pays pour venir s’installer ici ! Pour ma part, ma réussite est plutôt médiatique mais j’ai compris très tôt les rouages de cet univers car mon frère y travaillait du coup, cela m’a vacciné et aidé dans le sens où les regards étaient plus portés vers lui, donc ce n’était pas plus mal ! (Rire).

Deux journalistes dans la même famille, y a-t-il de la concurrence entre vous deux ?

Non ! Nous sommes une vraie fratrie très unie ! Nous avons chacun suivi nos chemins.

Et c’est le hasard de la vie qui en a voulu ainsi car en plus d’exercer le même métier, nous avons aussi travaillé pour la même chaîne de télévision à savoir France 2. J’ai deux autres frères et je sais qu’ils sont très fiers de moi comme moi, je suis très fier d’eux également ! Comme mes parents, ils ont contribué à ma réussite !

Au cours de votre carrière, vous avez rencontré de nombreux sportifs. Lesquels vous ont fait une bonne impression ?

Il y en a beaucoup ! (Rire). D’une manière générale, je suis très admiratif des sportifs de haut-niveau car au-delà de la réussite médiatique, de l’argent et la belle vie nous oublions le principal qui est l’investissement, la performance, l’entraînement et pour toutes ces raisons, je suis admiratif !

J’ai rencontré énormément de sportifs et d’une façon ou d’une autre, ils m’ont tous marqué même si, certains m’ont plus touché que d’autres car ils vous ressemblent plus ! Parmi les belles rencontres que j’ai pu faire, il y a Christian Karembeu que je connais depuis 13 ans qui est devenu un ami intime puisque nous partageons les mêmes valeurs, nous avons la même vision de la vie. Grâce à mon métier, je peux discuter football pendant deux heures avec Aimé Jacquet ou Jean Fernandez où bien réaliser une interview de Zinedine Zidane lorsqu’il jouait au Real Madrid. Pour le coup, cette entrevue a été assez marquante car je venais juste d’arriver dans le service des sports de France Télévisions et quand vous rencontrez de telles personnes qui touchent un large public vous vous rendez compte de la chance que vous avez !

En fait, toutes les personnes que j’ai rencontrées ont été vraiment sympathiques et au final, mes rencontres sont avant tout humaine ce qui les rend encore plus belles !

Comment vous expliquez cette sympathie qu’ils ont tous envers vous ?

Peut-être dû au fait, que j’essaie de ne pas paraître "fan" à leurs côtés et que je reste juste un journaliste qui fait son travail. D’ailleurs, je n’ai jamais demandé d’autographe à qui que ce soit car je trouve que c’est un geste un peu déplacé !

Aussi, vous apparaissez à l’antenne comme étant une personne polie, aimable et courtoise donc ces traits de caractère peuvent-ils mettre en confiance vos interlocuteurs ?

Oui, c’est un ensemble qui regroupe l’éducation et l’instruction que vous recevez mais aussi, la ligne de conduite pour le média et l’émission pour lequel vous travaillez. Je ne suis pas quelqu’un qui va critiquer pour critiquer ou pour faire du buzz. Je préfère les échanges constructifs et que ce soit pour un reportage où je raconte une histoire ou lorsque je commente un match de football, je dis seulement ce que je vois car en tant que journaliste nous devons rester neutre !

Si vous avez la possibilité, quelle personnalité vous aimeriez interviewer ?

J’aimerais interroger Mickael Jordan car je suis un fan de basket et pour son parcours exceptionnel, revenir deux fois en NBA et réussir c’est vraiment unique dans l’histoire du sport, son empreinte sur le basket est immense ! Sincèrement, rencontrer une telle personne qui a autant dominé son sport ce serait un merveilleux cadeau ! D’ailleurs, en vous parlant de Mickael Jordan, je repense à ma première interview avec Zinedine Zidane où j’étais très impressionné car lui aussi a marqué sa discipline.

Quand vous faîtes ce métier, et que vous rencontrez des icônes comme l’âme du Dynamo de Kiev des années 70, Oleg Blokhine, ou Zinedine Zidane, vous êtes véritablement marqué par leur immense talent, par la trace qu’ils laissent !

Vous avez pratiqué le basket ?

Oui, quand j’étais étudiant, je jouais au basket-ball au niveau régional.

Devenir un basketteur professionnel, cela vous aurait plu ?

Non ! Tant que ça restait dans le cadre des loisirs, cela me convenait parfaitement car quand je voyais les contraintes qu’avaient mes amis qui étaient professionnels, cela m’a vite lassé. Faire attention à son alimentation, s’entraîner régulièrement, je ne me voyais pas vivre avec toutes ces obligations ! Je n’avais sans doute pas non plus les compétences (sourires).

D’ailleurs, je leur disais en plaisantant : "je ne vous envie pas ! " et ils me répondaient "mais tu as raison ! Continue tes études !" Et maintenant, quand nous nous voyons, nous nous remémorons tous ces moments-là. Parfois, avant ou après un match de football, ils m’envoient un message pour me féliciter sur mes prestations à l’antenne, ou me critiquer aussi (sourire). Cela me fait très plaisir car je sais qu’ils sont sincères car ils me connaissent depuis l’adolescence et ils m’ont vu grandir, comme moi, je les ai vu évoluer aussi !

Vous recevez souvent des messages de sympathie ?

Ne croyez pas que dès que je suis dehors, une foule m’attend ! Je suis loin de cela ! Je suis juste connu du milieu sportif et donc d’un certain public.

Sinon, pour répondre à votre question, parfois je reçois des mots de la part du public et j’avoue que cela fait plaisir ! Vous savez quand vous commentez des matchs de Coupe de France à 20h30 et bien, vous entrez d’une certaine manière dans les foyers et du coup, il y a une sorte de lien qui se tisse entre vous et le public ! Tous les témoignages que vous recevez sont plaisants à lire mais certains vous émeuvent aussi ! Mais je reçois aussi quelques volées de bois vert notamment sur les réseaux sociaux. On ne peut pas plaire à tout le monde et c’est tant mieux….

En vous écoutant, je me rends compte que vous êtes plutôt quelqu’un de serein, terre à terre, humble et très réaliste sur vous et sur le monde qui nous entoure.

J’aspire à l’être ! J’ai de l’ambition comme la plupart des gens et dans ce milieu-là, il faut en avoir un peu sinon, vous n’avancerez pas mais sans perdre de vue ses valeurs et sans se perdre soi-même en route ! Vous aurez des choix et des concessions à faire mais pas au détriment de vos valeurs ! Après je ne suis pas le meilleur journaliste ou commentateur sportif au monde mais j’essaie de faire du mieux que je peux mon travail en y mettant tout mon sérieux et mon professionnalisme et au final, cela me plaît ainsi !

Pour les matchs de football, c’est très rare que le public soit unanime sur un commentateur puisque ce sport est trop subjectif, il fait appel à l’affect. Beaucoup pensent savoir commenter un match donc la critique est facile mais il n’y a qu’un seul Grégoire Margotton et qu’un seul Christophe Josse, qui sont pour moi les références dans cet exercice. En ce qui concerne le reportage, la donne est différente ! D’ailleurs, après la diffusion du sujet en long format sur Michaël Jeremiasz j’ai reçu des centaines de témoignages vraiment chaleureux et sympathiques et cela m’a fait immensément plaisir car je me suis dit que j’avais réussi à faire mon travail en touchant le public en racontant l’histoire d’un homme et au final, ce reportage leur a plu et moi, je suis satisfait !

Comme Messieurs Didier Roustan et Omar Da Fonseca, nous vous reconnaissons aussi grâce à votre timbre de voix. Vous le ressentez ?

Oui, je le ressens complétement car c’est quelque chose qu’on m’a toujours dit ! A mes débuts à l’école de journalisme, j’étais loin d’être le meilleur mais tous mes professeurs s’accordaient pour dire que ma voix retenait l’attention et à cela vous ajoutez mon petit accent du sud donc les personnes reconnaissaient ma voix. A ce sujet, l’un de mes professeurs, m’avait mis en garde sur mon accent en me disant que " Parfois, certains te demanderont de le diminuer ou de l’enlever complètement mais ne le fait pas car cet accent c’est ta marque de fabrique à toi ! Tu as une bonne voix et un bon accent donc ne change rien !" Et au final, il a eu raison car depuis, on m’a toujours dit que j’avais une voix reconnaissable !

Une voix pour la radio ?

J’aimerais beaucoup faire de la radio et c’est une activité que j’adorerais faire !

Pas encore fait ?

Non pas encore ! Pour le moment, Christophe Pacaud m’a invité à son émission une ou deux fois sur RTL et je sais qu’à l’avenir, je réitérerai l’expérience avec lui mais je dois bien avouer que l’exercice de la radio n’est pas simple et pour le moment, je ne suis pas totalement à l’aise ! Les talk-shows sont vraiment un exercice différent ! Mais l’idée d’animer une émission ou de présenter un journal dédié aux sports, cela me tenterait bien ! Nous verrons bien dans l’avenir mais c’est quelque chose qui m’attire vraiment beaucoup !

Et pourquoi pas vous entendre sur une autre thématique ?

Oui, pourquoi pas ! Pour l’instant, j’ai un peu pensé à cela et j’ai quelques projets en tête mais qui pour le moment ne sont juste des idées ! En tout cas, j’aimerais beaucoup faire de la radio en plus de mes autres activités et comme ça j’aurais évolué en presse écrite, à la télévision et j’espère prochainement à la radio… et ainsi, je bouclerai la boucle !

En plus d’être journaliste et commentateur sportif, vous êtes aussi un écrivain. Que représentent ces libertés d’expression ?

Elles représentent mon métier et le fait d’être libre dans mes propos et dans mes pensées ! Pour le moment, je ne me considère pas comme écrivain puisque j’ai écrit seulement un seul livre ! Pour cette première expérience, je suis extrêmement ravi d’avoir collaboré avec mon ami Emmanuel Petit, c’était une belle aventure et en même temps, c’était difficile car écrire à la première personne du singulier pour quelqu’un d’autre ce n’est pas évident puisqu’il faut respecter la personne, ses propos et ses pensées et en aucun cas les trahir !

Heureusement avec Manu, nous nous connaissons depuis de nombreuses années et la confiance est là. Ecrire son histoire a été un excellent exercice et en même temps, je restais un journaliste puisque je racontais son parcours professionnel.

Pouvez-vous, nous parler de votre ouvrage "Franc-tireur" que vous avez co-écrit avec Monsieur Emmanuel Petit qui est paru le 9 septembre 2015 aux éditions Solar ?

Oui ! Dans ce livre, Emmanuel Petit nous décrit sa vision du football à travers son parcours professionnel et sa vie. Dans ce livre, vous découvrirez plusieurs thématiques dont le football professionnel, le milieu amateur, ses blessures, mais aussi une grande partie sur l’Equipe de France où il retrace l’épopée de 1998, il revient aussi sur la polémique avec Zinedine Zidane. Enfin, ce livre est très enrichissant et il plaira à tous les passionnés de football !

Dans cet ouvrage "Franc-tireur", Emmanuel Petit nous fait part de son témoignage ?

Oui ! En fait, j’ai prêté ma plume aux mots d’Emmanuel Petit !

En étant, la "plume" attitrée d’Emmanuel Petit, quelle partie vous avez préféré écrire ?

Il y a deux parties sur lesquelles j’ai apprécié ce travail d’écriture. La première porte sur le football amateur. Je connaissais peu ce milieu, j’ai appris à le connaitre grâce à Emmanuel Petit qui me racontait les difficultés des petits clubs à exister et surtout, toutes les contraintes qu’ils subissaient au quotidien. Alors que leur rôle est de s’occuper de nos enfants, de les éduquer même à travers la pratique sportive. Du coup, je prenais plaisir à écrire puisque je découvrais des choses !

Et la deuxième partie qui m’a le plus touché c’est celle portant sur l’Equipe de France car Emmanuel Petit a évolué en Bleu de 1990 à 2004 donc dans cette longue période, il a tout connu que ce soit la désillusion de 1992 et 1993, la joie de 1998 et 2000 ainsi que la chute en 2002 et j’ai trouvé sa manière de raconter son histoire, son vécu véritablement touchant ! C’est aussi pour cela que j’apprécie le personnage et même s’il apparaît comme très contrasté. Il a une vraie sensibilité et il est toujours dans la sincérité ! Récemment, il est retourné à Clairefontaine et en repensant a la belle histoire qu’il a vécu avec les Bleus, il s’est mis à pleurer et sincèrement, cela vous arrache aussi la petite larme à l’œil ! On sent que l’Equipe de France est vraiment importante pour lui !

Emmanuel Petit, fait partie de la génération 98 qui a marqué l’histoire du football !

Oui et 17 ans après, il est encore arrêté dans la rue, les gens lui demandent des autographes et il est toujours reconnaissant envers les gens. Comme nous commentions ensemble les matchs de football, du coup, je suis témoin de ces scènes-là ! La plupart du temps, les gens lui disent "Merci" et lui il répond "Non, Merci à vous !"

C’est un homme qui a du cœur et qui défend avec hargne la cause humaine !

Oui, et il ne parle pas seulement, il agit ! A travers ses engagements, il défend le football amateur. D’ailleurs, il est le parrain de la Coupe du Monde des sans-abris, il organise un tournoi de football dans le sud de la France, il a participé à une Coupe du Monde avec des enfants en 2014. C’est vraiment quelqu’un qui s’investit énormément ! Peut-être qu’au niveau médiatique son image auprès de certains est contrastée mais dans le milieu sportif et que ce soit chez les entraîneurs ou les joueurs c’est quelqu’un qui est extrêmement apprécié !

Vous et lui Petit, vous avez un point commun, vous êtes fidèles à France Télévisions…

Oui, tout-à-fait !

Revenons un instant à votre livre. Qui a choisi le nom de votre ouvrage "Franc-tireur" car votre titre est particulièrement bien trouvé ?

Nous avons beaucoup cherché mais honnêtement ce n’est pas nous mais l’éditeur ! Oui, ce titre est magnifique et il a fait l’unanimité tout de suite ! L’éditeur nous a proposé plusieurs titres mais quand il a cité celui-là, Emmanuel Petit et moi-même, avons été de suite d’accord et comme ce livre fait aussi l’objet d’un partenariat avec France Télévisions, il fallait que le titre plaise aussi à la chaîne et pour le coup, nous étions ravis qu’il plaise à toutes les personnes avec lesquelles nous avons collaboré sur ce projet ! Et c’est vrai que ce titre lui va à merveille ! (Rire).

Franc-Tireur, co-écrit par Emmanuel Petit et Kader Boudaoud. (crédit photo Editions Solar).

Dans l’avenir, pensez-vous que d’autres ouvrages en collaboration avec Monsieur Petit paraîtront ?

A moins, qu’il ait envie à l’avenir de parler des dernières affaires dans le football mais honnêtement, je ne sais pas ! En 2008, il avait co-écrit une biographie avec Jérôme Lefauconnier, journaliste à L’Equipe, qui se nomme "A fleur de Peau" qui était déjà un beau livre donc là, nous avons travaillé sur une nouvelle approche avec une autre vision et depuis 2008, ils s’en sont produits des évènements nous avons donc mis à jour son histoire. En tout cas, j’étais ravi de prendre part à ce projet !

Et vous, vous aimeriez écrire vos propres ouvrages ?

Oui car cette aventure avec Emmanuel Petit m’a redonné l’envie d’écrire une histoire, mon histoire, à la première personne cette fois-ci et pas forcément sur le sport mais plus quelque chose de personnel où je serai le narrateur de mon histoire mais il est encore tôt pour en parler !

Concernant votre relation avec le sport, quelle importance a le sport dans votre vie ?

Je vais à la salle de sport deux fois par semaine, enfin j’essaye. Je joue peu au football par contre, je pratique plus souvent le basket avec mes amis mais au niveau amateur. Je regarde tous les sports mais cela est dû à ma curiosité (de journaliste). Aussi, je m’intéresse beaucoup à la politique.

En fait, je m’intéresse au monde qui nous entoure et à ce qui fait de nous des citoyens responsables ! Sinon, pour répondre à votre question, je pratique du sport un peu comme Monsieur tout-le-monde ! Malgré mon âge et quelques soucis aux genoux, j’essaie de m’entretenir du mieux que je peux car c’est important pour le corps !

En 2016, la France accueillera l’Euro de Football, croyez-vous aux chances de l’Equipe de France ?

Oui, à fond ! Je suis persuadé que l’Equipe de France réalisera un excellent parcours dans cette compétition parce que nous avons les joueurs pour gagner et l’équipe commence à se construire dans ce but ! De plus, le fait de jouer chez nous, à domicile, c’est un atout important ! Pour le coup, je citerai Emmanuel Petit car dans "Franc-tireur" il en parle et il dit ceci : "Je leur souhaite de vivre ce que nous avons vécu parce que gagner une Coupe d’Angleterre ou la Ligue des Champions cela n’a rien de comparable avec le fait de remporter un titre avec ton équipe nationale qui plus est dans ton pays ! En tout cas, je ne peux que leur souhaiter d’approcher ce que nous avons fait auparavant !" Selon moi, ils peuvent faire quelque chose !

L’Equipe de France peut-elle remporter l’Euro 2016 ?

Oui, je pense que l’Equipe de France peut remporter l’Euro car ce serait la suite logique du parcours qu’ils ont réalisé au Brésil lors de la Coupe du Monde 2014 où nous perdons en quart de finale face au vainqueur sur un coup de pied arrêté donc si nous allons en finale, il n’y aura pas de scandale ! Je crois sincèrement que la France peut gagner l’Euro si Didier Deschamps demande à ses joueurs du sérieux et de l’implication. J’ai l’impression que depuis Knysna (Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud), les joueurs ont évolué et surtout qu’ils ont compris l’importance de ce qu’est de porter le maillot de l’Equipe de France ! Aussi, cette équipe est à l’image de notre société et cela m’intéresse beaucoup !

Enfin, en tant que citoyen français et simple supporter, j’y crois et c’est un rêve de voir notre sélection remporter à nouveau des titres car ils feront chavirer les cœurs et surtout, ils apporteront du bonheur aux citoyens et cela fera beaucoup de bien à tout le monde !

Selon vous, quelle sera l’équipe surprise de cette compétition ?

La Belgique. Je pense qu’ils créeront la surprise car c’est une sélection très sérieuse et dans leurs effectifs, ils comptent des joueurs talentueux ! Je mettrais bien une petite pièce sur la Belgique et je pense qu’ils réaliseront un grand parcours durant cet Euro !

En 2016, nous connaîtrons aussi le nom du prochain Président de la FIFA. Selon vous, Michel Platini aurait-il fait un bon président ?

Si l’affaire concernant Joseph Blatter n’avait pas touché Michel Platini, il serait devenu un excellent président pour la FIFA mais au vu des derniers événements cela semble compliqué. A cause de cette histoire, les gens garderont à l’esprit ce côté négatif alors que Michel Platini ce n’est pas cela. Tout d’abord, il fut un grand sportif et deuxièmement, il a réalisé un excellent travail lorsqu’il était à la tête de l’UEFA. Il ne faut pas tout mélanger dans cette affaire et il ne faut pas remettre en question ses compétences ! Le seul hic c’est que son image a pris un sacré coup et cela est très regrettable !

Enfin, pour conclure l’interview, que pouvons-nous vous souhaiter pour l’avenir ?

Tout d’abord, la santé car c’est important ! Et d’avoir la chance de continuer à vivre et à travailler comme je vis déjà et le plus longtemps possible tout en sachant s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard ! Je ne veux pas devenir comme certains boxeurs qui font le match de trop. Je veux juste continuer le plus longtemps possible mon métier et surtout, pouvoir continuer à raconter des histoires aux gens car cela est le cœur et l’essence même de ma profession !

Je vous remercie Monsieur Boudaoud pour ces belles confidences et pour ce bel échange ! Je vous souhaite une excellente continuation !

Propos recueillis par M. Bensalah

Vendredi 9 Octobre 2015

Si vous souhaitez suivre l'actualité de Kader Boudaoud dirigez-vous vers le site officiel de France Télévisions : http://www.francetelevisions.fr/

Si vous voulez plus d'informations sur l'ouvrage "Franc-Tireur" écrit par Kader Boudaoud et Emmanuel Petit, orientez-vous vers le site officiel des Editions Solar : http://www.solar.fr/ouvrage/franc-tireur/9782263070020

Follow Us
  • Twitter Basic Black
  • Facebook Basic Black
  • Google+ Basic Black
Recent Posts
bottom of page