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Interview exclusive d’Alexandre Ruiz : "Il est primordial et essentiel de replacer l’aspect hum


Aujourd'hui, Sports and People News a le plaisir d'accueillir Alexandre Ruiz, un journaliste au parcours exemplaire devenu au fil du temps l'une des références de la presse sportive et une figure phare de notre paysage médiatique.

Je vous laisse apprécier cet interview où il s’est livré avec simplicité et authenticité. Avec ses qualités humaines, je lui souhaite une belle et longue carrière.

Alexandre Ruiz (Crédit photo: PANORAMIC).

Vous naissez à Casablanca où vous y vivez jusqu’à l’âge de 2 ans. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Je ne garde malheureusement pas de souvenirs vifs car à 2 ans, la mémoire d’un enfant est limitée par contre j’en ai gardé des couleurs et des saveurs qui m’ont été transmises par mes parents.

Cependant, il y a quelques années, j’ai eu la chance de retourner à Casablanca pour fêter l’anniversaire de mon père et grâce à ce voyage, j’ai pu découvrir mon lieu de naissance, les ruelles ou j’ai pu faire mes premiers pas et grandir mais surtout, j’y ai découvert l’univers de mes parents puisqu’ils ont grandi là-bas… Casablanca est la ville, où mes parents se sont rencontrés, mariés et où leurs enfants sont nés donc c’était très important pour moi d’y retourner afin de mieux les comprendre et les connaître !

Pour répondre à votre question, je n’ai pas de souvenirs mais j’ai plutôt des histoires que m’ont contées mes parents.

De par vos origines, vous avez une attache particulière avec les pays méditerranéens !

Que représente cette richesse culturelle ?

C’est une chance et je ressens une grande fierté d’être issu de différentes cultures. J’ai la double nationalité, franco-espagnol, et j’en suis très fier puisqu’elles viennent honorer plusieurs choses. Tout d’abord, la France qui fut une terre d’accueil incroyable pour mes parents et pour moi, ce fut une terre d’apprentissage exceptionnel de par sa grande richesse, la culture française, mais aussi les notions de République, de droit et de pluralisme qui sont des richesses (bienfaits) incroyables sur cette planète et nous nous en rendons mieux compte depuis l’actualité de ces quelques mois.

Ensuite, il y a l’Espagne, puisqu’elle vient saluer mon sang et notamment mes grands-parents qui se sont battus contre le franquisme… D’ailleurs, je tenais tant à obtenir la nationalité espagnole afin d’honorer leurs mémoires. Enfin, il y a le Maroc, qui est le pays où je suis né et c’est aussi ici que mes parents ont construits leurs vies. Au final, je suis un mélange de tout cela et je suis content d’être un fils de la méditerranée !

Vous êtes un citoyen du monde !

Je n’aurais pas la prétention de dire du monde puisqu’il y a tellement de richesse sur cette planète mais en tout cas, d’avoir ces trois cultures-là qui ont pleins de liens en communs c’est une grande fierté !

Par la suite, vous et votre famille, vous venez vous installez en France et en 1997, vous intégrez une école de journalisme à Toulouse. Comment êtes-vous devenu journaliste ?

C’est une vocation qui m’est venu assez tardivement au contraire de bon nombre de mes confrères ! J’étais baigné dedans mais sans forcément me rendre compte que cela deviendrait plus tard ma voie d’accomplissement.

A la maison, mes parents écoutaient beaucoup la radio espagnole surtout durant les matchs et vous savez les commentateurs espagnols ont une musique particulière et ils content les matchs d’une façon assez incroyable du coup, cela m’a attiré ! A cette époque, j’étais vraiment happé par l’univers de la radio dans le sens, où j’étais subjugué par le fait qu’un homme ou une femme puisse d’un endroit précis nous permettre de voir et de comprendre ce qui se passe ailleurs et juste en écoutant ces mots et ce, même en fermant les yeux. D’ailleurs, je trouvais cela assez magique et ça m’a porté vers ce métier car en pensant aux personnes qui n’ont pas la chance de parcourir le monde, je me suis dit pourquoi ne pas leur apporter cette connaissance dans la mesure de son possible et profiter de ce support radiophonique pour leur raconter ce qui s’y passe lors de nos différents voyages.

Du coup, j’ai voulu mélanger ce souhait à ma passion pour le sport qui est selon moi, un vecteur social. Et c’est pourquoi, je dis souvent cette formule : ʺDans un antre sportif, où sont réunis la plupart des couches sociales qu’elles soient riches ou aux revenus plus modestes, tous se côtoient le temps de regarder le même spectacle. Et sur cette aire de jeu, finalement, il apparaît tous les maux ainsi que tous les bienfaits de notre société comme le travail individuel ou en équipe, l’encouragement, la solidarité mais aussi, le racisme, la violence, l’injustice ou encore les différences géopolitiques qui gâchent le spectacle quand surgissent des faits historiques ou politiques sur un terrain de sport.ʺ car je m’aperçois que le football réunit tout cela et c’est pour ces raisons évoquées que durant les ʺavant-matchsʺ, je prends plaisir à conter des anecdotes historiques, géographiques ou plus politiques afin de mieux comprendre le contexte d’un match ou d’un affrontement… Et c’est aussi cela qui m’a poussé vers le football car justement j’y ai trouvé un vecteur sociétal intéressant qui au final, m’a rapproché du métier de journaliste !

Par la suite, j’effectue mes études à la faculté de Caen, en Normandie, et en même temps, pour gagner ma vie, je travaillais pour un journal local à Evreux qui s’appelait ʺLe Rimbertʺ qui m’a permis dès 18 ans d’écrire mes premiers papiers sur le football et ce toutes les semaines. Donc quand je rentrais de la faculté le week-end, j’allais aussitôt dans les stades pour écrire mes articles et comme cette activité me plaisait, une fois l’obtention de mon diplôme, je pars m’installer à Toulouse où je rejoins l’école de journalisme.

Le Sport comme vecteur social et sociétal !

Je crois vraiment que le sport est un vecteur social et sociétal puisque c'est un reflet et un prisme assez intéressant de notre société. Par exemple durant l'Euro 2016, étaient présents l’Irlande du Nord et l’Eire qui sont deux pays qui ont des divergences d’opinions au niveau géopolitique et quand vous expliquez brièvement d’où proviennent les origines de ce conflit, tout est plus compréhensible. En apportant, une petite dose d'histoire, de géopolitique, etc, vous comprenez mieux certains faits et pourquoi, certains joueurs de l’équipe croate ne s’entendent pas, où pourquoi certains joueurs de l'équipe belge n’apprécient pas que leur capitaine parle wallon et non pas flamand ou inversement. Toutes ces explications, nous font un peu plus comprendre la société et cela nous permet aussi de dénoncer les maux de notre société puisque quand nous sommes confrontés à des problèmes de racisme, de violence ou d’injustice dans les stades, nous devons aussi faire entendre nos voix et dénoncer ces fléaux qui gâchent le spectacle car il ne doit plus avoir d'incidents entre supporters comme ceux qui se sont déroulés à Marseille avant la rencontre Angleterre-Russie lors de l'Euro 2016... Et nous journalistes, notre mission est aussi de dénoncer ces maux !

Quels rôles ont tenu Messieurs Thierry Gilardi, Alexandre Bompard et Charles Biétry dans votre carrière ?

Ils sont différents dans leurs temporalités. Thierry Gilardi fut pour moi un modèle et une inspiration parce que je le regardais et je l’écoutais puisqu’il était pour moi, proche de la veine du commentateur espagnol avec une emphase, une application et une justesse qui me portait. D’ailleurs, en rejoignant Canal Plus, j’ai eu la sensation de rejoindre ses troupes et quelque part, il m’a formé car à cette époque, il était le patron de la rédaction donc je suivais ces consignes et pour mes premiers plateaux télévisuels, je les ai faits à ses côtés notamment pour la Ligue des Champions avec Michel Platini ce qui n’est pas rien et ce fut pour moi de grands moments télévisuels. Du coup, sa disparition fut pour moi un effroi assez fort car c’était quelqu’un qui comptait beaucoup et qui en plus de cela m’a aidé à tracer ma route. Il n’y aura pas deux Thierry Gilardi dans ce monde car lui, il était vraiment à part !

Charles Biétry avec une temporalité double car cet homme à apporter d’importantes nouveautés dans notre paysage télévisuel. Petit retour en arrière, quand mes parents se sont abonnés à Canal Plus vers la fin des années 80, il m’a permis de goûter à la notion de sport-spectacle. Charles Biétry a emmené cette notion en France notamment via le basket américain puis cette nouveauté s’est développée avec tant d’autres disciplines sportives dont les Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Selon moi, l’arrivée de la NBA à la télévision française marqua les prémices du sport-spectacle en France et Charles Bietry est à l’origine de cela ! Par la suite, quand j’arrive à Canal Plus, il s’en va mais nos routes se recroiseront plus tard. Et un jour, en 2010, je couvre la Coupe du Monde de Football en Afrique du Sud pour Europe 1, et Charles Biétry était l’invité du soir de Pierre-Louis Basse donc pour ʺLe Débriefingʺ nous avons échangés à distance et quelques temps après ce Mondial, nous nous sommes revus plusieurs fois afin d’échanger autour d’un café. Et en 2012, quelques temps avant le lancement de beIN SPORTS, il me contacte et me demande si je souhaite tenter l’aventure !

Enfin, Alexandre Bompard c’est pour moi un proche car il a eu une influence très forte sur ma vie notamment quand j’ai eu mon grave accident de la route au milieu des années 2000. A cette époque, il était le patron de la rédaction à Canal Plus et durant cette période de ma vie, il fut d’une grande aide et d’un immense soutient notamment pour mes proches pendant cette épreuve. D’ailleurs, il avait orchestré mon hospitalisation afin que tout ce passe au mieux. Et que dire de son geste qu’il a eu auprès des miens si ce n’est que je suis profondément touché et quelques mois plus tard il me confiait les rênes de l’émission ʺJour de Footʺ qui était à l’époque le programme emblématique du sport à la télévision française. Donc à 29 ans, je prends la tête de cette émission et c’était la première fois, que ce programme fut présenté par quelqu’un de moins de 30 ans alors qu’aujourd’hui, c’est totalement différent, la nouvelle génération arrive beaucoup plus jeune que la nôtre à l’antenne ! Alexandre Bompard fut un véritable soutien dans des moments importants de ma vie qui a su me faire confiance à plusieurs reprises et notamment quand il m’a demandé de présenter ʺJour de Footʺ donc quand il devient le Président Directeur Général d’Europe 1 et qu’il me propose en 2008 de le suivre, je le suis quasiment les yeux fermés parce qu’au-delà d’être un supérieur hiérarchique, il est surtout devenu un proche !

Trois belles relations qui méritaient d’être mises en lumière !

Oui, ces trois noms font parties des personnes qui ont énormément compté dans ma vie.

D’autres personnes ont compté dans votre vie ?

Oui, après tout dépend de vos aspirations du moment ! Que ce soit en France, à la radio Espagnole, dans la presse sportive, l’information générale… il y en a beaucoup ! Je peux vous citer, José Ramón de la Morena qui est un journaliste radio en Espagne qui fait surtout des émissions en nocturne et notamment, il réalise des entretiens assez longs où l’on prend le temps d’échanger avec l’invité. En fait, j’aime quand nous prenons le temps de discuter avec quelqu’un ce qui de nos jours, devient très rare dans les médias français !

C’est pourquoi, j’apprécie les émissions comme ʺLe Divanʺ proposait à la base par Henry Chapier et remis au goût du jour par Marc-Olivier Fogiel… Ce sont des émissions très intéressantes où nous prenons le temps de s’écouter, de se parler et je trouve regrettable qu’il n’y ait plus beaucoup d’émission de ce genre en France. Donc pour revenir à votre question, José Ramón de la Morena m’a beaucoup inspiré !

Par ces mots, nous comprenons mieux votre ligne éditoriale mais surtout, l’importance de l’échange avec vos invités au moment de l’interview dans le ʺClub du Dimancheʺ !

Revenons à votre parcours professionnel. Quel souvenirs gardez-vous de vos passages à l’AFP Toulouse, Canal Plus, Europe 1 et plus brièvement à Orange Sport et France 3 ?

A l’AFP, je me souviens surtout de son exigence car c’est une maison de rigueur et d’écriture où chaque mot doit être peser et juste car les dépêches de l’AFP sont universelles puisqu’elles proviennent de toutes les agences de presse référentes donc il faut être incisif, juste et rigoureux dans ses écrits. L’AFP m’a appris la rigueur avec les mots et puis, en intégrant ce média, j’y ai fait mes débuts dans l’univers de la presse et ainsi j’ai pu me faire connaître !

Quand en 1999, j’intègre la maison Canal Plus c’est réellement un rêve qui se réalise ! Vous savez quand vous êtes enfant et que vous regardez ʺL’Equipe du Dimancheʺ ou la Ligue des Champions sur Canal Plus et quand un jour vous rejoignez ce média c’est vraiment un songe qui se concrétise ! Ce fut vraiment une joie d’avoir été formé dans cette maison et d’y avoir croisé des personnes comme Michel Denisot, Thierry Gilardi, Michel Platini ou encore les grands noms du football. De plus, à Canal Plus, je m’occupais aussi de la Liga, le championnat espagnol donc j’ai pu vivre de près la belle époque des ʺGalactiquesʺ du Real Madrid avec Zinedine Zidane, Luis Figo, Roberto Carlos, etc et j’ai eu cette chance d’y aller en Espagne deux fois par semaine pour suivre des matchs de football fabuleux !

Le passage à Europe 1 fut celui de la maturité, de l’accompagnement vis-à-vis d’Alexandre Bompard mais aussi de la joie de faire de la radio. Avec des tranches horaires très longues 8h-9h d’antennes non-stop, j’ai dû apprendre et travailler plusieurs choses notamment ma profondeur de vocabulaire, le module et le son de ma voix. Ce fut un vrai marathon durant lequel j’ai beaucoup appris sur moi-même ! Par ailleurs, c’est aussi une chance d’avoir travaillé à Europe 1 car c’est une rédaction qui est commune, vous n’avez pas de département sport d’un côté et sociétal de l’autre, toutes les rédactions sont réunies et cela vous permet de côtoyer des grands journalistes de renom comme Jean-Pierre Elkabach, Catherine Nayl, Marc-Olivier Fogiel, Michel Drucker et d’autres encore ! Quand vous êtes entourés de telles personnes, vous apprenez d’eux et à Europe 1, j’ai reçu un apprentissage très fort car cette maison française est une référence !

Pour les périodes plus courtes à Orange Sport, ce fut vraiment un petit épisode de ma vie où je devais présenter une émission avec une nouvelle caméra qui venait d’arriver en France.

Enfin, concernant France Télévisions, c’est Pierre Sled qui m’avait appelé pour me proposer cette mission. C’était la première fois que j’allais vers le divertissement et cela m’avait intéressé ! Comme il a fallu aller très vite, j’ai sans doute moins bien préparé mon passage et au final, l’émission n’a pas marché mais cela n’est pas très grave en soit puisque nous apprenons de nos échecs… Et la bonne nouvelle fut que j’y ai découvert que l’univers du divertissement me plaisait et qu’il faisait aussi partie de mes envies.

Finalement, à travers mon parcours et mes souhaits, nous comprenons mieux la ligne éditoriale et le ton qui sont les miens actuellement sur mes émissions sur beIN SPORTS.

J’évolue à beIN SPORTS depuis sa création en 2012 et j’ai la chance que la direction me laisse quasiment carte blanche ce qui me permet d’écrire et de concevoir des émissions qui me ressemble telle le ʺClub du Dimancheʺ que j’ai créé il y a deux ans. Un programme où nous y retrouvons tous ce qui j’affectionne. Pour cette émission, le ʺCDDʺ, je suis debout car j’aime l’interaction, j’aime parler avec les mains car je suis un homme du sud, un homme de la méditerranée. J’apprécie aussi le fait d’être proche des gens sans avoir d’empathie parce que j’adore ce moment de l’interview, ce one-one avec les invités. Enfin, j’aime le show et ce petit tennis-ballon qui anime l’émission.

Quelque part, vous reprenez dans vos émissions le concept de ʺSport-Spectacleʺ qu’avait lancé Charles Biétry quelques années auparavant ?

C’est un peu un mélange de tout ! Un peu l’interview de José Ramon de la Morena où l’on prend le temps de s’écouter et de se questionner. A la télévision, nous pouvons amener de l’émotion, nous pouvons avoir des fans et faire du happening qui apportera cette notion de spectacle.

Aujourd’hui, en France, nous avons cette liberté et cette chance de pouvoir s’exprimer à l’antenne donc il faut en profiter de manière intelligente… Et je suis ravi que beIN SPORTS soit marqué par cette liberté !

Avant de parler de beIN SPORTS, revenons à votre parcours. Vous êtes aussi un commentateur sportif. Vous vous souvenez du premier match que vous avez commenté et quelles émotions vous avez ressenti ?

Je ne me rappelle pas forcément du premier mais c’est vraiment une activité qui m’a plu et qui me plait toujours ! L’an dernier, j’ai commenté deux ou trois fois des matchs de football et si aujourd’hui, j’ai encore la possibilité de recommencer, ce sera avec grand plaisir !

Commenter une rencontre sportive c’est vraiment quelque chose d’extraordinaire et un plaisir incroyable. Quand j’étais à Europe 1, j’ai eu la chance de commenter tous les matchs à 21h00 durant la Coupe du Monde de football de 2010 en Afrique du Sud et au-delà de l’aspect sportif ce voyage m’a permis de m’offrir un road-trip dans un pays vaste et monumental. Ce fut une aventure épique de tous les jours pour se rendre d’un stade à l’autre et pour moi qui suis né en Afrique, vivre une première Coupe du Monde dans son pays natal cela avait une résonnance particulière et double puisque l’Espagne remportait ce Mondial et parce que je commentais la finale donc je pense qu’à ce moment-là, j’étais en fusion ! (Rire).

Effectivement, ce côté commentateur a été pour moi incroyable puisque j’ai eu la chance à Canal Plus de commenter des matchs en Espagne dont des rencontres entre le Real Madrid et le FC Barcelone dans des villes espagnoles… Ce qui est tout simplement génial !

Quand je deviens commentateur sportif, je reste fidèle à moi-même donc je suis épanoui et le bonheur est vraiment total !

En 2012, vous arrivez à beIN SPORTS. Qu’est-ce qui vous a plu dans le projet de ce média ?

La nouveauté car être à l’origine d’une chaîne cela n’arrive pas deux fois puisque peu de chaîne se crée. Charles Biétry en sait quelque chose puisqu’il était au lancement de Canal Plus en 1984 et quand vous pensez à son parcours, qu’un jour il s’est retrouvé à la tête de cette petite barque qui est aujourd’hui devenu au fil du temps un beau bateau… Je me suis dit qu’il doit y avoir des points d’ancrage sérieux et intéressants dans la proposition de beIN SPORTS puisqu’ils ont choisi des hommes de télévision qui ont une culture et une connaissance donc il fallait que je tente l’aventure ! A cela, vous ajoutez le contenu du cahier des charges qui était très intéressant puisqu’en 2012, beIN SPORTS démarre avec l’Euro de Football puis suivront dans un temps record la Ligue des Champions, la Ligue 1, la Liga Espagnole, le Calcio ou encore la Bundesliga… Donc je me suis rapidement dit que je ne m’étais pas trompé et j’avais pris la bonne décision !

En 2014, vous déclarez au quotidien ʺLe Mondeʺ que vous pensiez depuis longtemps à une émission, faisiez-vous référence au ʺClub du Dimancheʺ que vous avez lancé en 2013 sur beIN SPORTS ?

Oui, je faisais référence à cette émission là et aujourd’hui, je trouve qu’elle n’est pas encore aboutie ! J’ai en tête quelques idées afin de l’améliorer et de changer certains aspects du programme car il y a plein de choses à faire ! De plus, à la rentrée 2016, une nouvelle émission devrait voir le jour et il y aura des réminiscences et des traces de mon concept passé à savoir le mélange de l’information, l‘empathie, le happening, avec un public présent et actif où nous recevrons des invités de renom. Vous savez sur les deux précédentes saisons du ʺClub du Dimancheʺ, nous avons reçu des Ballons d’Or ainsi que les plus grands noms du football de la planète cela n’est pas rien quand même !

Cela prouve votre qualité !

Pas forcément ma qualité mais cela prouve plutôt la force de beIN Sports aujourd’hui !

Quand vous appelez un entraîneur de la scène internationale pour l’inviter à une émission sur beIN SPORTS, il ne se dit pas ʺOù est-ce que je vais ?ʺ parce qu’aujourd’hui, beIN SPORTS est présent sur les cinq continents de la planète car nous couvrons tous les championnats majeurs.

Au fil du temps, beIN SPORTS est devenu un acteur premier de la sphère média sport et en quatre ans, beIN Sports connaît une résonnance très forte !

Alexandre Ruiz (Crédit photo: PANORAMIC).

Vous êtes un devenu un présentateur vedette de beIN Sports. Pensez-vous que votre arrivez à beIN Sports marque un tournant dans votre carrière ?

Chaque passage et chaque étape professionnelle que j’ai cité a marqué un tournant puisque ce sont des passages de maturité où nous apprenons. Aujourd’hui, beIN SPORTS marque un passage supplémentaire avec des proportions intéressantes quant au positionnement du fait que je m’occupe du programme premium comprenant les grands événements sportifs comme la Ligue des Champions et le dernier Euro de football notamment où j’animais une émission chaque soir autour de la grande affiche depuis le bord de la pelouse… Mais aussi, les émissions de divertissement et d’information telle le ʺClub du Dimancheʺ, le grand rendez-vous du dimanche soir et prochainement avec la nouvelle émission du lundi soir.

Vous savez quand vous suivez la Coupe du Monde de football 2014 sur une plage brésilienne et quand vous animez une émission autour de l’Euro 2016 depuis les pelouses françaises en étant accompagné de personnes de grandes qualités comme Marcel Desailly, Ludovic Guily, Arsène Wenger, Robert Pires ou encore Ruud Gullit vous êtes juste content ! Et quand vous voyez les scènes d’accolade lorsque les footballeurs viennent vous saluer avant ou après leurs matchs cela est une reconnaissance de leurs parts qui montre bien que nous nous respectons et que chacun nous respectons nos métiers !

Au final, toutes ces activités apportent une pierre supplémentaire à ma petite maison et autre paramètre important, beIN Sports m’a permis d’évoluer au plus près des plus belles compétitions du football mondiale… Et rien que pour cela, je suis heureux aujourd’hui d’évoluer dans ce média !

Vous venez de citer une nouvelle émission pour la rentrée, pouvez-vous en parler davantage ?

Je peux juste vous dire que cette nouvelle émission sera en direct chaque lundi soir sur les antennes de beIN SPORTS et ce à partir du 12 septembre 2016.

Veille des matchs de phase de groupes de la Ligue des Champions !

Exactement ! Ça tombe bien ! (Rire).

A l’antenne, vous apparaissez comme quelqu’un de sympathique, jovial, passionné et surtout très professionnel. Pouvons-nous parler de style ʺRuizʺ ?

Je ne sais pas si cela est un style, en tout cas, c’est vraiment moi ! Je passe beaucoup de temps au travail et j’aime cela car c’est ma voie d’accomplissement ! Quand vous passez 80% de votre temps au sein de votre rédaction où à l’antenne, je me dis qu’il ne faut pas jouer un rôle sinon je perdrais mon temps et surtout, je perdrais du temps de vie donc je préfère rester moi-même ! Si cela plait, tant mieux, puisque nous sommes des incarnations et non des robots ! Quand vous regardez le journal télévisé de TF1 ou celui de France 2, vous le choisissez pour sa ligne éditoriale mais aussi pour la personne qui l’incarne. Concernant, votre question, je ne sais pas si c’est un style mais en tout cas, c’est ma patte… Et ce que je fais à l’antenne reflète bien qui je suis dans la vie !

Vous ne changez pas, c’est une belle qualité que vous avez !

Aussi nous vous reconnaissons grâce à votre timbre de voix !

Oui, souvent les gens me parlent de ma voix ! (Rire).

La voix est-elle un outil important ?

J’ai réalisé cela quand j’évoluais à la radio car j’avais beaucoup de retour des auditeurs et durant cette période, j’ai eu la possibilité d’enregistrer beaucoup de spots ou annonce radiophonique et effectivement j’ai eu abondamment de retour des auditeurs qui souvent me parlaient de ma voie… Qu’elle serait reconnaissable et identifiable !

A l’image d’Omar da Fonseca ou de Didier Roustan, nous vous reconnaissons !

Oui c’est vrai ! Souvent on me dit cela et qu’en plus, on me reconnait vite grâce à ma voix et c’est tant mieux puisque je suis né avec ! Si la voix est outil identifiable, elle peut parfois être un frein si elle ne porte pas ou si elle est mauvaise.

Qu’est-ce qu’une voix mauvaise ?

Nous pouvons avoir une voix difficile, une voix nasillarde ainsi que des voix allant du plus aigüe au grave. Cela peut être un frein mais rassurez-vous cela ce travail !

Vous avez travaillé votre voix ?

Je n’ai pas travaillé ma voix, ni son timbre, mais en l’occurrence, lorsque j’étais à Canal Plus, j’ai faits des exercices de diction et d’élocution avec Catherine Anconina, une femme fantastique, et qui se trouve être la sœur de Richard. Elle m’a offert quelques subtilités et petites astuces pour travailler et cela a porté ses fruits notamment quand je présentais l’émission ʺJour de Footʺ puisque cela m’a aidé à avancer ! A ce niveau, l’apprentissage est le meilleur moyen pour évoluer !

Vous avez une voix très ensoleillée qui rappelle le timbre méditerranéen !

Oui, j’ai une voix méditerranéenne ! (Rire).

C’est agréable à entendre surtout avec l’actualité du moment !

A beIN SPORTS, nous offrons du sport donc il est important de proposer au public des programmes mêlant divertissement et spectacle. De nos jours, il y a bien trop d’événements sombres c’est pourquoi à beIN SPORTS nous souhaitons apporter un sourire ou des moments de détente aux téléspectateurs qui regardent notre chaîne. Dans la mesure du possible, diffuser des instants de gaieté et de joie ça me semble essentiel.

Tout comme les personnalités que vous appréciez, vous nous transmettez aussi des émotions grâce à votre voix et sachez que vous le faites très bien !

Tant mieux ! C’est gentil !

Pour le moment, êtes-vous satisfait par votre carrière professionnelle ?

Je suis pleinement satisfait !

Mon parcours de vie et l’éducation que j’ai reçus de mes parents me font observer la chance que j’ai tous les jours ! J’ai un métier passionnant où je m’accomplis et de surcroît je travaille aujourd’hui pour une chaîne qui me permet de booster cet accomplissement, de voyager, de rencontrer des personnes, de partager des moments de joie, d’éclat, de difficulté et d’apprentissage. En ce jour, du 18 août 2016, je peux vous certifier que je suis vraiment content de ce chemin parcouru et de ses différentes étapes !

Je vous félicite Monsieur Ruiz pour ce beau parcours que vous avez réalisé et pour votre belle capacité à passer les épreuves de la vie !

Pour l’instant, quelles sont les interviews dont vous êtes le plus fier ?

Quand j’évoluais à Canal Plus, j’ai eu la chance de partager des instants avec Zinedine Zidane où je pouvais aller le retrouver à chaque fin de match et ce durant près de 4 années lorsqu’il était encore footballeur et qu’il évoluait notamment au Real Madrid. Ce fut des moments incroyables et particulièrement, lorsque je suis sorti de cet accident au milieu des années 2000 et je me rappelle qu’il avait eu à mon égard des mots très affectueux et il avait était très attentif à ma situation d’alors du coup, cela avait rendu le moment encore plus touchant et appréciable.

Par la suite, j’ai adoré tous ces moments d’interviews à beIN SPORTS pour le ʺClub du Dimancheʺ car j’ai reçu des grands noms Monsieur du football comme Didier Deschamps qui a partagé avec moi ses premiers mois avant les grandes compétitions européennes mais aussi, il s’est confié sur la disparition de son frère. Je pense également à Cesare Maldini qui était venu sur notre plateau quelques mois avant son décès et vous savez recevoir et échanger avec un tel nom du football mondial c’est vraiment un plaisir et un immense bonheur ! La magie de la télévision et du direct c’est aussi l’arrivée de moments qu’on ne prévoit pas comme les larmes de Mamadou Sahko où tout d’un coup, vous avez en face de vous un homme vrai qui n’a plus de fard, de filtre… Il est tout simplement lui-même !

Dans une société ou le formatage est devenu une monnaie courante, il est important de revenir à l’essentiel qui est de recentrer l’aspect humain au cœur des choses, de le placer au premier plan.

Vous avez la particularité de placer l’humain au cœur des choses !

La planète c’est l’homme, la société c’est l’homme ! Donc il est primordial que l’homme soit au cœur de tout ! Ce qui m’intéresse par-dessus tout dans les interviews se sont les parcours de vie car ils vous permettent de mieux comprendre une personne. Prenons en exemple, l’histoire d’Edinson Cavani qui durant sa venue au ʺClub du Dimancheʺ vous explique pourquoi son prénom comporte un ʺnʺ alors qu’à la base, il devait s’appelé Edison. Quand il vous indique que cela est en lien avec sa maman, vous comprenez aussitôt que vous dépassez le cadre sportif. J’aime mettre en lumière ces anecdotes de vie puisqu’elles permettent de mieux comprendre la personne que j’interviewe. C’est pourquoi au ʺClub du Dimancheʺ nous retrouvons souvent des histoires ʺfollesʺ car nous mettons en avant l’humain.

Autre exemple, quand Yaya Touré nous parle de sa jeunesse sous le joug d’une éducation un peu militaire, quand Luis Figo se confie sur ses aventures, quand Darko Kovacevic nous parle des conflits des Balkans au début des années 90, nous prenons un petit cours d’histoire, etc… Nous avons vraiment eu des grands moments d’interviews. Et cela fonctionne seulement si vous souhaitez mettre en avant l’aspect humain !

Dans l’avenir, quelles personnalités vous aimeriez interviewer ?

Je ne me fixe jamais ce genre d’objectif parce que nous croisons les gens après si ça se passe bien ou moins bien cela fait partie de la vie. Si une rencontre, une interview se présente sur ma route c’est pas anodin, elle est destinée ! Je sais que chaque nouvel invité est l’occasion d‘apprendre des autres.

Belle réponse de votre part !

Petit aparté, concernant votre famille. Quel regard porte votre entourage familial sur votre carrière ? Sont-ils fiers de vous ?

Je ne vais pas vous dire le contraire ! J’ai une famille portée sur l’éducation, les lettres, la lecture, la culture et l’information donc j’ose imaginer qu’il y a une part de satisfaction en eux ! Mais au-delà d’un sentiment de satisfaction ce qui prédomine surtout c’est le fait de savoir que leur fils soit heureux et qu’il s’accomplit et s’épanouit dans son travail et ce quel que soit le métier que j’aurais choisi. Tant que je ferai mon métier avec passion et professionnalisme, je pense que mes proches auront de la satisfaction et de la joie pour moi. Et puis c’est bien connu, les parents sont toujours heureux quand leurs enfants sont heureux !

Oui, vous avez raison !

Autre petit aparté, concernant votre accident de la route. Vous êtes un miraculé, votre vision de la vie a-t-elle changé depuis ?

Je ne pense pas ! Je pense plutôt qu’elle a été soulignée ou accélérée par cet événement ! Cette prise de conscience a été soulignée et elle m’a permis de profiter davantage des simples joies de la vie et ainsi, de bien considérer ce que sont les joies de l’existence ! L’homme et la femme ont une approche très différente du concept de la vie et de la mort et je tiens vraiment à différencier cela ! La femme prend conscience plus rapidement de cette notion de vie et de mort car elle porte la vie et elle a cela en elle tandis que l’homme, se rend compte de la petitesse de la vie un peu plus tard dans son existence. Je pense que cet accident a accéléré cette prise de conscience même si j’avais déjà connaissance de cette notion de vie-mort très jeune.

Comment se fait-il que vous aviez cette conscience de la vie et de la mort, très tôt ?

Cela est dû au fait que je n’ai pas eu la chance de connaître très longtemps mes grands-parents puisqu’ils sont partis très vite. Comme j’étais confronté à ces notions de disparition assez rapidement j’avais des interrogations et donc des réflexions à ce sujet.

Votre empathie ressort beaucoup dans vos interviews. Pensez-vous qu’elle influe sur les invités que vous recevez car ils se livrent assez facilement ?

Je l’espère ! Je n’ai pas cherché les larmes de Mamadou Sahko, j’ai juste cherché à discuter avec lui et à comprendre quel homme j’avais en face de moi sans m’arrêter au fait que ce jour-là, il avait une crête sur la tête ! Je pense avoir une empathie assez marquée parce que j’aime échanger, comprendre et découvrir les personnes que je rencontre. Je ne sais pas s’ils se livrent plus facilement à moi, si c’est le cas, tant mieux puisque l’objet même de l’interview est un sujet qui me passionne !

Plus tôt vous citiez Marc Olivier Fogiel ou José Ramon de la Morena et je trouve que nous retrouvons chez vous, ce côté psychologique que vous amenez dans le domaine sportif. Vous êtes à l’écoute et bienveillant… et finalement, l’échange devient plus facile. Cette empathie est en quelque sorte votre signature ?

Si on sort de l’émission en se disant que nous avons appris quelque chose sur l’invité et bien je suis ravi car c’est aussi l’objectif de ce programme.

Concernant, votre relation avec le sport, vous auriez aimé devenir un sportif professionnel ?

Non, je suis heureux d’être ce que je suis aujourd’hui ! (Rire). Ma vie est belle et j’en suis vraiment très heureux !

Enfin, pour conclure l’interview que pouvons-nous vous souhaiter pour l’avenir ?

Que cette vie continue sur cette même ligne et ce quelle que soit la route ou le prochain virage que je prendrai !

Que vos souhaits se concrétisent !

Je vous remercie Monsieur Ruiz pour ces belles confidences et pour ce merveilleux échange ! Je vous souhaite une excellente continuation !

Propos recueillis par M. Bensalah.

Jeudi 18 Août 2016.

Alexandre Ruiz présente « LE CHAMPIONS CLUB » à partir de 19h45 sur beIN SPORTS 1 les mardis et mercredis les soirs de l’UEFA Champions League. Il présente également la nouvelle émission « LE FOOTBALL SHOW » qui sera diffusée en public tous les lundis entre 22h30 et 00h sur beIN SPORTS 1.

Si vous souhaitez plus d'informations, dirigez-vous vers le site officiel de beIN SPORTS :

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