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Interview Exclusive de Viktor Lazlo : « L'écriture a toujours été ma survie ! »


À l'occasion de la parution du livre "Les Passagers du Siècle", Sports and People News à l'Immense Plaisir d'Accueillir la Merveilleuse Viktor Lazlo, la célèbre interprète du hit "Canoë Rose".

Dans cette entrevue, vous découvrirez le Parcours Exceptionnel d'une Femme Libre qui attache beaucoup d'importance aux valeurs humaines.

Rencontre inédite avec une Artiste très Engagée.

La Talentueuse Viktor Lazlo se confie avec sincérité et honnêteté à Sports and People News.

Les Arts et Vous c’est une Belle Histoire d’Amour ! Votre vocation pour les métiers artistiques est-elle née durant vos études ?

Ma « vocation » est née lorsque j’étais très jeune et ce sont mes parents qui l’ont identifiée les premiers. J’avais 5 ans et j’ai ramené à la maison une gouache représentant un vase rempli de feuilles d’automne. Mon père a dès lors décrété que je serais l’artiste de la famille. Il a cédé à son amour pour le violon et nous a inscrit, ma sœur et moi, chez une dame qui dispensait des cours. Il s’est avéré très vite que j’avais des dispositions alors que ma sœur se révélait être la plus scientifique de nous deux. J’ai toujours aimé danser, faire le clown, dessiner (mes cahiers d’écolière sont recouverts de ballerines, de princesses et de souliers à talons). La question de mon avenir ne s’est jamais posée en dehors du domaine des arts.

Votre nom de scène Viktor Lazlo vient-il du personnage interprété par Paul Henreid dans le film ʺCasablancaʺ ? Pour quelles raisons ce nom de scène vous a-t-il séduit ?

J’ai donné de nombreuses explications à ce choix au fil des années mais la seule qui vaille vraiment, est celle qui a vu le jour au fil de mon travail en psychanalyse. Je crois qu’ayant été élevée dans une famille dominée par les hommes, j’ai dû en déduire que pour avoir voix au chapitre, il fallait être un homme. Alors en « endossant » le nom de ce personnage de fiction, charismatique mais discret, gagnant et plein d’honneur, j’ai dû m’imaginer que je pourrais viser quelque chose de plus grand que moi.... De plus important... Et réussir à me dépasser.

Vous êtes née en Bretagne, d’un père Martiniquais, d’une mère Grenadienne et grâce à votre carrière artistique, vous voyagez beaucoup. Vous vous considérez comme une citoyenne du monde ?

J’ai beaucoup voyagé, rencontrer des publics de toute sorte et, en plus définitive, je me suis rendu compte que tous les êtres humains sont sensibles à la même chose : l’authenticité, l’honnêteté. Quel que soit la langue qu’ils comprennent, les larmes qu’ils versent sont provoquées par ce qu’ils ressentent et il en va de même pour les rires. Moi qui ai toujours mis un point d'honneur à parler la langue de l’autre, j’ai fini par apprendre qu’on peut très bien se passer de mots. Et donc de nationalité, donc de pays. Oui je me considère comme une citoyenne du monde.

Vous venez de publier votre 4ème roman ʺLes Passagers du Siècleʺ aux éditions Grasset. Dans cet ouvrage, vous évoquez deux événements majeurs (l’Esclavage et la Shoah) avec bienveillance et respect. Comment est-née l’idée de ce roman ? À travers ce livre, recherchez-vous des réponses sur votre propre histoire ?

Depuis ma plus tendre enfance je suis sensible à l’injustice commise envers autrui. Quand j’entends un commentaire ou que j’assiste à un comportement déplacé d'où sourd le plus hypocrite des racismes, je ne tiens pas, il faut que je m’en mêle. A force de me retrouver dans des conflits, quelquefois même entre amis ou en famille, j’ai décidé de coucher cette histoire sur papier, prendre du recul et tenter d’analyser de la façon la plus objective le destin des populations noires et juives. J’ai fait cela également parce qu’une part de mon histoire personnelle demeure enfouie et ne m’a jamais été révélée. Les acteurs sont morts et n’ont pas laissé de trace. Peut-être suis-je moi-même à la fois juive et descendante d’esclave ?

"Les Passagers du Siècle" le dernier roman de Viktor Lazlo paru chez Grasset. (Crédit photo: Grasset).

À 12 ans, vous écrivez votre 1ère nouvelle après avoir lu un ouvrage de Guy de Maupassant. Pouvons-nous dire que l’écriture est votre 1er ʺamourʺ ?

L’amour de l’écriture est arrivé avant les autres. Ma mère nous a très tôt appris à lire (je n’avais pas quatre ans) si bien que lorsque nous avons été scolarisées, ma sœur et moi savions lire et écrire. Pour moi, il s’agissait d’un véritable pouvoir. Savoir tourner une phrase, raconter une histoire qui fasse oublier le présent et ouvre le champ des possibles.

En 1980, vous intégrez le trio musical ʺLou and The Hollywood Banamasʺ puis en 1984, vous démarrez votre carrière solo. Les rencontres peuvent changer le cours de nos vies, celle avec Monsieur Lou Deprijck en fait-elle partie ? Quel rôle à tenu Monsieur Lou Deprijck dans l’évolution de votre carrière ?

Je n’ai jamais intégré le trio. Dès le début j’avais précisé à Lou qu’il n’était pas question que je m’abaisse à me travestir en bunny (c'était pour moi une image dégradante de la femme) j’ai uniquement accepté de chanter les chœurs d’une seule chanson, en étant avec lui sur scène, comme son égale. Je crois que j’ai toujours été consciente de la place réservée aux femmes dans la société et je n’ai jamais capitulé. Lou a ensuite produit mes quatre premiers albums puis les divergences se sont avérées plus importantes que les convergences et j’ai décidé de reprendre ma liberté artistique.

D’autres personnes ont-elles contribué à votre réussite ?

De nombreuses rencontres sont venues jalonner mon parcours parmi lesquelles Bernard Lavilliers qui le premier m’a poussé à écrire mes propres textes en français (jusqu’alors je n'écrivais qu’en anglais). Patrick Chamoiseau m’a encouragée à écrire de la prose, Edouard Glissant m’a donné confiance en moi.

"Citizen Kane" par Bernard Lavilliers et Viktor Lazlo (album "If" 1988) :

En 1985, sort la chanson ʺCanoé Roseʺ l’un de vos plus grands succès en France. Toutes les chansons ont une histoire, qu’elle est celle de ce magnifique standard ?

J’ai d’abord écrit le texte anglais de ʺCanoë Roseʺ. Cela s’appelait ʺAutumn Leavesʺ. Cette chanson est devenue un tube en Chine et a été reprise par des artistes chinois. Boris Bergman a été sollicité pour en écrire la version française et s’est inspiré de ce que je lui ai raconté pour coucher le texte sur un coin de nappe en papier dans un café.

Viktor Lazlo - ʺCanoë Roseʺ (album "She" 1985) :

Certaines de vos chansons comme ʺCanoé Roseʺ ont la particularité de raconter merveilleusement bien une histoire. Concevoir une chanson comme un ʺfilmʺ cela permet-il de donner plus de profondeur au texte et à la musique ? Où est-ce l’interprétation qui fait toute la différence ?

J’aime particulièrement écrire des chansons qui racontent des histoires. C’est un exercice périlleux car il faut dire beaucoup en peu de mots. C’est dans mon dernier album ʺWomanʺ que je donne vraiment libre cours à ce type d’écriture.

Au niveau de l'écriture, où se situe la différence dans votre manière de concevoir une chanson et un roman ?

Le roman procède d’une toute autre gestation. En ce qui me concerne, j’attends que l’histoire ait pris forme en moi pour la laisser sortir, si possible d’une traite, sinon par longues périodes d’isolement. La chanson est une « gestation spontanée » ce qui est parfaitement contradictoire mais qui dit bien l’immédiateté du genre. Elle répond à un besoin urgent et s’exprime indifféremment en français ou en anglais. Je ne cherche pas à modifier le cours des choses.

Vous chantez en français et en anglais. Selon vous, le choix de la langue joue-t-il un rôle sur le public ? Le message a diffusé est-il plus marquant dans une langue que dans une autre ?

Quand une chanson « sort » en anglais, je n’essaye pas de la traduire en français, sauf rares exceptions. Ce qui fait que l’impact du message est le même si bien sûr il est compris. Mais ça, ce n’est plus de mon ressort !

Un mot sur votre voix de velours qui est très reconnaissable. À quel moment, vous vous êtes rendu compte que votre timbre de voix serait l’un de vos meilleurs atouts ?

J’ai toujours détesté mon timbre de voix sur disque. Je ne peux pas écouter mes chansons (sauf si, j’y suis obligée pour répéter). Je ne suis jamais satisfaite du résultat obtenu en studio mais j’ai fini par m’y habituer. Je préfère ma voix parlée.

Votre carrière musicale fut aussi marquée par votre Bel Hommage rendu à l’artiste Billie Holiday. Dans l’avenir, aimeriez-vous renouveler cette belle expérience avec une autre Sublime Légende du Jazz ?

Après les 150 dates du spectacle Billie Holiday, j’ai voulu continuer dans cette voie et j’ai monté un récital autour de Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald et bien sûr, Billie Holiday, afin de mettre en exergue leurs ressemblances et dissemblances. Le répertoire qu’elles ont en commun est riche et très mélodieux, j’aime beaucoup l'interpréter.

"Georgia On My Mind" - duo virtuel entre Viktor Lazlo et Billie Holiday (album "My Name Is Billie Holiday" 2012) :

En 2017, paraît ʺWomanʺ votre dernier album. Cet opus très engagé fait-il écho à votre vie personnelle ?

Avec l’âge, je me cache moins derrière des politesses ou des discrétions de façades. Il fallait expurger de nombreuses blessures pour ne pas somatiser, alors j’ai crevé l'abcès et raconté. Comprenne qui voudra !

Aujourd’hui, vous êtes une Femme Épanouie et Libre. Panser ses plaies est-ce la meilleure façon pour renaître, revivre ? L’écriture vous a-t-elle aidée à ʺguérirʺ ?

L'écriture a toujours été ma survie. A douze ans déjà je savais qu’il me fallait écrire pour ne pas mourir de ce que la vie vous déverse devant les yeux. Mais je n’étais pas malade donc je ne suis pas guérie. L'écriture, même si elle me permet de raconter des histoires, est un exutoire.

Dans une interview, vous avez déclarée : ʺCe qui compte, c’est d’être là où vous aimez les gens et où les gens vous aimentʺ… Par ses mots bienveillants devons-nous comprendre que vivre intensément l’instant présent c’est vivre pleinement sa vie ? Et que l'amour c'est une "richesse" ?

Absolument.

Quelle est votre définition du Bonheur ?

Impossible à définir, le bonheur ! Il est volatile, différent pour chacun, il est comme un savon mouillé qui vous échappe quand vous croyez l’avoir enfin retenu. Pour moi, il dépend essentiellement du bien-être de ceux que j’aime.

Enfin, pour conclure l’interview, que pouvons-nous vous souhaiter pour l’avenir ?

Que ça dure encore longtemps !

Je vous remercie sincèrement Chère Viktor Lazlo pour ce bel échange.

Je vous souhaite une vie merveilleuse et j'espère que tous vos souhaits se réalisent.

Propos recueillis par M. Bensalah.

Jeudi 22 Novembre 2018.

Pour retrouver toute l'actualité de Viktor Lazlo, dirigez-vous vers les sites suivants :

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