Interview Exclusive de Guillaume Meurice : « La scène, c’est un rapport direct avec le public. Sans
Aujourd'hui, Sports and People News vous propose de faire la connaissance de Guillaume Meurice, humoriste et chroniqueur sur France Inter.
A travers cet entretien, vous découvrirez un homme créatif, parfois émouvant et talentueux qui maîtrise avec subtilité et délicatesse l'humour.
(Crédit photo: Antoine Proust).
Vortre Parcours Professionnel.
Comment êtes-vous devenu comédien ?
Je suis venu à Paris pour ça, en 2002. J’avais 21 ans et cela faisait plusieurs années que quelques uns de mes proches me conseillaient de m’inscrire dans un cours de théâtre. Ce que je fis sur le tard. La faute à un esprit de contradiction assez développé. D’ailleurs, je ne suis pas du tout d’accord avec la réponse que je viens de faire.
Entre 2002 et 2005, vous suivez les cours Florent. Comment est née votre passion pour l'art théâtral ?
Je ne sais pas si je peux véritablement parler de passion. Disons que je vois le théâtre comme un moyen d’expression dans lequel la quête de la liberté peut trouver un absolu. La scène, c’est un rapport direct avec le public. Sans filtre. Juste d’humain à humain… C’est beau ce que je dis. On dirait du Francis Lalanne.
Ce passage dans cette école de théâtre, a-t-il véritablement changé votre vie ?
Oui, c’est évident. Une fois passées quelques scènes devant les professeurs et mes camarades, je me suis senti à ma place. Ce qui est précieux. Le reste « n’est que » patience et persévérance. Et coucherie avec les bonnes personnes.
En 2006, vous faites vos débuts sur les planches dans deux pièces de Georges Courteline, "Les Boulingrin" et "La peur des coups". Quels souvenirs en gardez-vous ?
Excellents ! Je n’étais pas sur les planches mais metteur en scène de cette pièce. J’avais réuni quelques amis et ce projet, qui était à la base uniquement destiné à l’école, a pu trouver sa place dans un cadre plus professionnel car nous avons été programmés quelques mois dans un théâtre, le Guichet Montparnasse. Nous avons ainsi gagné une solide expérience. Et perdu pas mal de pognon.
Depuis 2006, vous enchaînez les pièces théâtrales. Qu'est-ce qui vous plait dans le métier de comédien ?
L’amusement, la découverte, les rencontres. Et les grasses matinées.
(Crédit photo: Antoine Proust).
En janvier 2008, vous apparaissez dans le film "Enfin Veuve" d'Isabelle Mergault. Etes-vous attiré par l'univers cinématographique ?
Absolument pas. J’aime jouer. Donc je déteste attendre des plombes pour jouer seulement 20 secondes, puis attendre à nouveau. Je trouve ça très frustrant.
Ceci dit, la rencontre avec Isabelle et les moments passés avec elle et son équipe restent d’excellents souvenirs. J’ai découvert que les techniciens de cinéma ne sont pas tous alcooliques. Il y a aussi des drogués.
En mars 2014, vous créez votre nouveau spectacle "Que demande le peuple ?" Comment ce projet est-il né ?
Tout simplement car j’étais lassé de jouer le précédent et je sentais le besoin de me confronter à l’élaboration d’un nouveau. Alors je me suis mis à écrire. Beaucoup. Trop. Puis le travail de répétitions avec mon ami et néanmoins metteur en scène Francisco E Cunha, m’a permis de réduire le texte et n’en garder que l’essentiel.
L’inverse de la technique de Jean-Marc Ayrault pour ses discours.
Pouvez-vous nous raconter l'intrigue ?
Oui. Je joue le rôle du communicant de Manuel Valls qui vient tenter de renouer le dialogue entre le peuple (représenté par le public) et nos dirigeants. Et il à fort à faire. Mon personnage est cynique, arriviste, manipulateur, et certainement bien en dessous de la réalité.
De plus, vous jouez aussi dans votre pièce de théâtre. L'enjeu est-il plus important quand nous sommes à la fois l'auteur et l'interprète de son spectacle ?
L’enjeu n’est pas plus important car on n’a pas le risque de ne pas respecter l’écriture d’une tierce personne, ou de trahir son propos. Dans mon spectacle, je peux changer, rajouter, couper du texte (ce que je fais régulièrement), sans en avoir à référer à personne. Alors que si on savate la prose de Marc Lévy, non seulement il ne va pas être content, mais en plus on risque d’améliorer son texte sans faire exprès.
Est-ce que vous puisez en vous des émotions pour interpréter au mieux vos rôles ?
En moi, conformément à la mise en scène initiale mais j’aime aussi beaucoup rebondir sur ce qui se passe dans la salle au niveau des réactions du public. Ce qui rend le spectacle, plus interactif et très changeant d’une représentation à l’autre. Je dis ça, bien évidemment, pour que les gens reviennent plusieurs fois.
Depuis septembre 2014, vous êtes chroniqueur à France Inter. Tout d'abord sur le "5/7" et actuellement dans l'émission "Si tu écoutes, j'annule tout". Cette fonction qui vous apporte un plus ?
C’est un terrain de jeu différent. Une autre approche au niveau de l’écriture notamment en ce qui concerne le rythme et le rapport à l’auditoire. C’est donc très enthousiasmant. En plus comme c’est de la radio, on n’était pas obligé de bien s’habiller. Ni de se raser. Ni de se laver. Au dix-huitième décès par suffocation dans les couloirs de la maison de la radio, ils ont décidé de nous filmer. Et ils envisagent désormais une diffusion en odorama.
L'humour permet-il de dire plus facilement des vérités ?
Je ne sais pas s’il s’agit de « vérités » mais c’est effectivement le média dans lequel je me sens le plus à l’aise pour m’exprimer. Poil au nez ! Et bam ! Humour toujours !
Dans l'avenir, vous aimeriez animer votre propre émission ?
Je ne me suis jamais posé la question mais je ne suis pas certain d’en avoir envie. C’est d’autres responsabilités. Beaucoup de gestion de groupe, de timing, de planning. Mais qui sait ce que l’avenir nous réserve ? Mis à part une guerre nucléaire entre la Corée du Nord et le reste du monde, le futur est indécis.
Si tel est le cas, quelle serait l'émission idéale ?
Comme je vous le disais ce n’est pas vraiment le cas mais l’émission idéale serait à coup sure une émission où l’on ne me fixerait aucune limite tant au niveau du choix des chroniqueurs, des invités, des musiques, du ton et des propos. Autant dire une émission qui resterait une semaine à l’antenne avant qu’on soit tous virés.
Pour le moment, êtes-vous satisfait par votre jeune carrière professionnelle ?
Entièrement satisfait. Je serais même gonflé de ne pas l’être. Je paye mon loyer et remplis mon frigo en faisant des blagues. Mais ne le répétez pas, tout le monde va vouloir faire ça.
Pour l'instant, quels sont vos plus beaux souvenirs professionnels ? Et quelles sont vos plus belles rencontres ?
Il y en a beaucoup. Julien Kosellek, mon prof de théâtre en deuxième année au Cours Florent m’a véritablement appris le « métier » de comédien. Francisco E Cunha, que j’ai cité plus haut, est un soutien de tous les instants et un proche comme il est rare d’en avoir dans ce milieu. Erwan Rodary qui produit mon spectacle est également précieux à plus d’un titre. Puis Alex Vizorek et Charline Vanhoenacker qui me font confiance tous les jours à une heure de grande écoute sur une radio nationale. Mais tellement d’autres… Notamment mes parents. Que j’ai rencontré très tôt dans ma vie, à un moment où je ne m’y attendais pas du tout.
Si vous avez la possibilité, quelles personnalités vous aimeriez rencontrer ?
J’aimerais rencontrer Donald Trump pour savoir s’il croit véritablement à ce qu’il dit et le cas échéant, essayer de comprendre comment on peut être aussi con.
En règle générale, je suis assez fasciné par la connerie humaine. Même si j’ai bien conscience que le sujet est vaste, et que je ne suis pas certain de ne pas être concerné personnellement.
Petit aparté concernant votre famille. Quel regard porte votre entourage familial sur votre carrière professionnelle ? Sont-ils fiers de vous ?
Mes parents sont auditeurs de France Inter depuis de longues années alors ils sont évidemment très heureux de mon parcours radiophonique. J’ai également une grande sœur avec qui je m’entends parfaitement et qui me suis régulièrement sur mes dates de tournée. J’ai la chance d’avoir une famille assez réduite. Même si j’aurais rêvé d’une grande famille catholique ne serait-ce que pour pouvoir coucher avec ma cousine.
Comment gérez-vous la pression avant de monter sur scène où avant d'être à l'antenne ?
Je ne la gère pas, je la bois. De préférence une petite bière d’abbaye.
Quels sont vos futurs projets professionnels ?
Continuer de répondre à votre interview.
Votre relation avec le sport.
Quelle importance a le sport dans votre vie ?
Absolument aucune ! Je suis une feignasse décomplexée à ce niveau. Mais il faudrait que je me mette aux abdos car je commence à avoir quelques petits problèmes de dos et c’est bien fait pour ma gueule.
Actuellement, pratiquez-vous une activité sportive ?
Un spectacle d’une heure et demi peut-il être considéré comme une pratique sportive ? Si vous dites oui, ça m’arrangerait. Si vous dites non, je considèrerais que vous êtes des sportifs décérébrés.
Vous auriez aimé devenir un sportif professionnel ?
Je n’en ai jamais eu envie mais je reconnais que ça doit être plaisant. Qui plus est dans un sport d’équipe. Etre payé pour jouer, c’est un point commun avec mon activité aujourd’hui. Mais le milieu du sport professionnel ne m’attire pas plus que ça. En règle générale, je n’aime pas trop la mafia.
Quels sont les sportifs que vous appréciez ?
Ceux que j’apprécie sont ceux qui ont une résonnance extra sportive. Eric Cantona par exemple.
J’aime aussi beaucoup la façon dont Franck Ribéry fait évoluer la syntaxe. C’est un précurseur dans le domaine.
Quels sportifs que vous avez rencontré, vous ont fait une bonne impression ?
J’en ai rencontré quelques uns dans le cadre des émissions auxquelles j’ai pu participer. Ils m’ont toujours fait bonne impression mais je ne les ai pas connu assez pour pouvoir développer. Et aussi parce que j’ai peur de dire du mal d’eux car ils sont en moyenne 73 fois plus musclé que moi.
A votre avis, quelle équipe gagnera la Ligue des Champions ?
Je n’en ai absolument aucune idée mais j’aimerais qu’on parle davantage d’un bénévole qui se lève le dimanche matin pour aller encadrer des gosses qui jouent au foot plutôt que d’une compétition gangrénée par le business. Bam ! Je dénonce ! Rien à foutre de rien moi ! #Déglingo
Nous sommes à quelques mois de l'Euro 2016. Croyez-vous aux chances de l'équipe de France ?
Autant qu’à celle de François Hollande de gagner un jour un concours de popularité ou de saut à la perche.
Selon vous, quelle sera l'équipe surprise de cette compétition ?
On pourra parler de surprise seulement si le Costa-Rica gagne l’Euro.
Propos recueillis par M.B. Mardi 1er Mars 2016
Si vous souhaitez suivre l'actualité de Guillaume Meurice, dirigez-vous vers les sites suivants : Site officiel : http://www.guillaumemeurice.fr/ Facebook : https://www.facebook.com/PageGuillaumeMeurice Twitter : @GMeurice "Si tu ecoutes, j annule tout" sur France Inter : http://www.franceinter.fr/emission-si-tu-ecoutes-jannule-tout